En ouvrant ses frontières pour laisser passer des dizaines de milliers de migrants, le président turc espère que Bruxelles le soutienne dans la crise syrienne.
Cela fait une dizaine de jours désormais que le président turc Recep Tayyip Erdogan utilise la crise migratoire comme moyen de pression sur les Européens. En ouvrant ses frontières pour laisser passer des dizaines de milliers de migrants, il espère que Bruxelles le soutienne dans la crise syrienne. Mais l'Union européenne dénonce un "chantage" et la Grèce lui oppose une forte résistance.
"Ces personnes ne resteront pas dans votre pays, ils déménageront ailleurs en Europe, pourquoi faites-vous tout cela ?", a déclaré le président turc à l'attention du gouvernement grec. "Nous avions dit que si la Turquie ne recevait pas le soutien de l'UE, nous ouvririons les portes (...) Pourquoi n'ouvrez-vous pas aussi vos portes? Laissez-les passer et libérez-vous de ce fardeau !".
Depuis l'annonce de la Turquie fin février, des dizaines de milliers de personnes se sont massées le long de la frontière entre la Turquie et la Grèce, pour tenter de passer par des postes frontaliers ou en traversant le fleuve.
Des heurts ont opposés ces migrants aux forces de l'ordre grecques, dont les effectifs ont été renforcés. Sur les îles grecques de Lesbos et de Chios, autre point d'entrée des migrants, des habitants ont manifesté leur opposition à l'accueil de nouveaux migrants.
Samedi, le président turc a néanmoins donné l'ordre aux garde-côtes d'empêcher les migrants de traverser la mer Egée. Un accord de cessez-le-feu a été conclu avec la Russie, soutien du régime syrien auquel Ankara est opposé. Malgré cette avancée, Recep Tayyip Erdogan semble peu enclin à diminuer la pression sur les Européens.