Dans ce village grec, beaucoup refusent d'accueillir de nouveaux migrants

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Par Symela TouchtidouEuronews
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🇬🇷 À Vrasna, dans le nord de la Grèce, les populations locales s'opposent à l'accueil de nouveaux réfugiés.

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À Vrasna, dans le nord de la Grèce, les populations locales s'opposent à l'accueil de nouveaux réfugiés. Notre journaliste Symela Touchtidou est allée à la rencontre des habitants de cette petite station balnéaire de 3000 habitants.

Située à 80 kilomètres de Thessalonique, Vrasna est une ville qui attire de nombreux touristes venus des Balkans pendant la saison estivale. En hiver, l'activité économique y est très modérée, à tel point que les hôteliers ont accepté en 2017 de participer à un programme de l'Organisation internationale des migrations (OIM) afin d'accueillir plus de 1 200 réfugiés/migrants dans leurs établissements.

Le dispositif leur assurait une rentrée d'argent de 40 à 50 euros par chambre louée, des revenus non négligeables en saison hivernale. "Nous pensions pouvoir héberger (des réfugiés) pendant quatre à cinq mois, jusqu'à six mois" confie Christos Zaxopulous, propriétaire d'un hôtel à Vrasna. L'homme met en avant les gains réalisés pour le secteur grâce au programme de l'OIM, mais également "l'amélioration de la situation générale".

"Ils causent des problèmes aux touristes"

L'arrivée de migrants a pourtant entraîné des troubles dans la ville, selon la population locale. "Nous avons peur. Dans le passé, nous pouvions marcher jusqu'au village le plus proche dans la nuit sans problème. Maintenant, nous ne pouvons pas marcher jusqu'au café le plus proche" s'agace un habitant de la ville.

Troubles entre habitants et forces de l'ordre

"Ils volaient des couvre-lits, des chaussures, des pantalons. Ils ont même volé des cosmétiques pour les femmes" s'emporte un autre résident de la commune, qui dit avoir vu des migrants "faire irruption" dans des maisons. "Ils vont se baigner, ils causent des problèmes aux touristes [...]** Ils vont nager, ils y vont tous ensemble et les touristes partent**" ajoute un autre homme.

En octobre 2019, le projet de l'OIM d'installer près de 400 migrants et réfugiés dans la ville a généré une vague de protestation sans précédent. Des affrontements ont eu lieu entre habitants et forces de l'ordre pendant toute une nuit. Les bus de migrants ont finalement été chassés par les populations locales, comme le montre la vidéo ci-dessous.

Menaces de groupes d'extrême droite

Certains groupuscules d'extrême droite ont même attaqué des propriétaires d'hôtels qui acceptaient d'accueillir des réfugiés. "Je pense que je n'ai rien fait de mal" explique Athanasia Dolma, victime de groupes extrémistes. "Au contraire, nous avons aidé des gens qui avaient beaucoup souffert, qui avaient traversé beaucoup, des femmes maltraitées. Dans certains cas, nous avons emmené nous-mêmes leurs enfants chez des pédiatres comme s'ils étaient les nôtres. Nous avons même aidé une femme à accoucher raconte-t-elle.

Le cas de Vrasna témoigne de la situation de blocage dans laquelle se trouve le gouvernement grec. Des milliers de réfugiés et de migrants pris au piège dans des camps surpeuplés sur les îles, attendent leur réinstallation en Grèce continentale. Mais, en parallèle, la plupart des Grecs s'opposent à l'idée d'accueillir davantage de réfugiés et de migrants. Récemment, des familles de migrants ont de nouveau été contraintes de quitter Vrasna, car leurs enfants n'étaient pas autorisés à fréquenter l'école locale.

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