La vie s'est arrêtée dans le pays. Notre envoyé spécial a exploré le Mezzogiorno, jusqu'en Sicile, parcourant un pays fantôme en raison du coronavirus.
Polistena, en Calabre, dans le sud de l'Italie. L'hôpital compte 70 lits pour 180 000 habitants.
"Ici sont admis les patients présentant des symptômes spécifiques qui pourraient être liés à la maladie, explique un professionnel de santé. Ca peut être une simple grippe mais si ce n'est pas le cas, nous appelons les opérateurs du 118." "Donc dans cette zone, on peut dire qu'il n'y a pas de cas répertoriés ?" interroge Michele Carlino, d'Euronews. "Ici, sur ce territoire, nous n'avons aucun cas homologué" répond l'opérateur médical.
Même si le coronavirus semble épargner la population ici, les rues sont aussi désertes que dans le nord du pays.
Autoroute déserte
"Je conduis sur une autoroute déserte. l'A2, qui relie Naples à la pointe de la botte, témoigne Michel Carlino. Le trafic est d'habitude congestionné puisque c'est l'axe principal qui permet de se rendre en Sicile. Mais aujourd'hui, seuls ceux qui peuvent fournir un certificat justifiant de la cause du déplacement sont autorisés à conduire."
A l'embarquement du ferry pour rejoindre Messine, des gendarmes masqués contrôlent le certificat de notre journaliste. A bord, pas âme qui vive, ou presque. La route qui mène à l'aéroport de Catane, plus au sud, est toute aussi déserte.
Vols annulés
"Il y a très peu de personnes, même à l'aéroport de Catane, constate Michele Carlino. Les gens qui voyagent aujourd'hui n'avaient probablement pas d'autre option et tentent de se protéger autant que possible."
A l'aéroport, avalanche d'annulations. Les contrôles sont réalisés à bonne distance. L'avion pour la France est quasiment vide. "Nous atterrissons à Lyon. Il est un peu plus de 10 heures. Il n'y a aucune prévention particulière à l'égard des passagers en provenance d'Italie. Juste des informations générales sur les risques du coronavirus."