Le président français a joué les maîtres d'école à Poissy, en région parisienne. Emmanuel Macron a rendu visite à des enfants de soignants qui lui ont dit avoir peur du Covid-19. Il veut surtout convaincre parents, enseignants et maires réticents vis-à-vis de la rentrée de déconfinement le 12 mai.
En entrant dans une classe réservée à des enfants de soignants ce mardi au sein d'une école de Poissy - dans le département des Yvelines, en région parisienne -, le président français portait exceptionnellement un masque en tissu noir pour donner le bon exemple. Emmanuel Macron n'a tout de même pas fait peur à ces quelques écoliers rassemblés, en revanche il leur a assez rapidement demandé s'ils avaient "des inquiétudes, des choses qui vous font peur ?". Plusieurs lui ont répondu sans réfléchir longtemps : "attraper le Covid-19".
En effectuant cette visite symbolique, le chef de l'Etat, secondé par le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, au visage couvert d'un masque semblable (photo ci-dessous), essaie plutôt et surtout de rassurer les parents d'élèves et les enseignants, inquiets sur les conditions toujours floues de la rentrée d'après confinement, voulue et décidée par l'exécutif à partir du 12 mai dans les écoles maternelles et primaires à travers l'Hexagone.
L'institutrice : "Au début, c'était très stressant"
Debout au milieu de la salle de classe de l'école Pierre Ronsard, Emmanuel Macron a pu constater que les mesures barrière étaient parfaitement mises en oeuvre, les enfants étant assis à des tables disposées à bonne distance les unes des autres. Le président a un peu joué au maître d'école en questionnant un petit garçon : "Qu'est-ce que c'est, les gestes barrière ?"
L'écolier, pas trop intimidé, les lui a récité, précisant avec malice :
Le locataire de l'Elysée s'est aussi inquiété auprès de l'institutrice, demandant si "ça a été durant toute cette période ?". Elle a répondu avec franchise :
Les maires d'Ile-de-France : un déconfinement "à marche forcée"
Emmanuel Macron aura fort à faire pour convaincre tous les acteurs impliqués en si peu de temps, avant lundi prochain 11 mai. Une fronde des maires dénonçant le casse-tête que représente cette rentrée si particulière - en pleine pandémie mortelle de coronavirus - commence à grandir, spécialement en région parisienne justement; bon nombre d'élus refusent de rouvrir les écoles élémentaires de leurs communes dès la semaine prochaine.
Dimanche dernier, l'association des maires d'Ile-de-France, dont fait partie Anne Hidalgo, la dirigeante de Paris, a publiquement demandé au président de repousser la réouverture des établissements scolaires concernés à une date ultérieure. Les édiles remettent en cause un déconfinement qui, selon eux, va se dérouler "à marche forcée".