Confinement oblige, des espèces sauvages se sont rapprochées des zones habitées. Le déconfinement risque de les mettre en danger.
Une patrouille nocturne pleine de surprises. À La Léchère, en Savoie, emprunter les petites routes désertes permet de voir à quel point la faune locale a repris ses droits. On y croise des sangliers, des biches ou encore des chamois.
« Ce n'est pas habituel à l'année, c'est habituel depuis le confinement », confie Arnaud Chartrain, responsable de l'Office français de la biodiversité en Savoie.
Mais si depuis deux mois, l'homme laisse le champ libre, le retour des voitures sur les routes sera synonyme de danger pour ces animaux moins effarouchés. Arnaud Chartrain appelle à la vigilance :
« Dans les premiers temps, sur les routes sur lesquelles il n'y avait quasiment plus de circulation, notamment la nuit, et sur lesquelles on va retrouver une activité intense, il y a des animaux qui vont être surpris, forcément. Donc les premières semaines, je pense qu'il faut être vigilant. »
Les hérissons aussi refont surface
Au Royaume-Uni, ce sont les hérissons qui refont surface. Craintifs et nocturnes, ils se laissent rarement observer. Des caméras placées aux abords des parcs et dans les jardins de particuliers permettent de voir à quel point le confinement les a ragaillardis.
« Si des gens se baladent, ils ont tendance à les éviter, explique Grace Johnson, du projet de conservation Hedgehog Street.Donc, lorsqu'il y a moins de personnes dehors, dans les rues, dans les parcs et moins de mouvement le soir, ils sont un peu plus audacieux. Ils sortent et sont susceptibles d'aller dans des endroits où ils ne vont pas en temps normal pour rechercher de la nourriture et des congénères. »
D'après les défenseurs de l'environnement, le Royaume-Uni a perdu plus d'un tiers de sa population de hérissons en 20 ans. En cause, l'urbanisation et l'agriculture intensive. Mais avec cette trêve inattendue, il semble bien qu'ils aient repris du poil de la bête.