Au Royaume-Uni, 8 millions de personnes sont au chômage partiel, mais de nombreux salariés sont laissés sur le carreau. Une pétition appelle le gouvernement à élargir le dispositif.
Les mesures de confinement sont progressivement levées au Royaume-Uni, mais le quotidien ne ressemble guère à la vie d'avant.
Les affaires reprennent au ralenti à Londres, et près de huit millions de personnes sont au chômage partiel. Elles perçoivent 80 % de leur salaire, dans une limite de 2 500 livres sterling par mois.
Un dispositif financé par le gouvernement britannique, mais qui présente aussi des failles, avec des dizaines de milliers de salariés laissés pour compte, comme Chetan, qui a récemment changé de travail, et n'a pas assez d'ancienneté dans l'entreprise pour en bénéficier, selon les critères instaurés par le gouvernement britannique.
"Je le ressens comme une injustice", indique Chetan Rajan, consultant dans la finance, "parce que je cotise, j'ai payé mes impôts, je n'ai jamais touché d'aides et j'ai l'impression que le jour où j'en ai besoin, c'est impossible, je suis vraiment coincé".
Même constat pour Carl Miller, et sa femme, gardiens de camping saisonnier. "Pour l'instant, on n'a pas de revenus, on n'a pas droit aux minima sociaux".
D'autres ont été directement licenciés, un droit dont disposent les employeurs.
"Ce n'est pas juste", affirme Jim West, administrateur. "Pourquoi devraient-ils décider de qui aura droit au chômage partiel ? J'ai payé des impôts pendant 43 ans".
"Une initiative appelée New Starter Justice a permis d' adresser une lettre ouverte au ministre des Finances Rishi Sunak, signée par au moins 63 députés de tous bords et par des milliers de citoyens directement touchés, pour demander à ce que les règles du chômage partiel soient élargies", explique Angela Barnes, reporter à Euronews, "et prennent en compte d'autres personnes passées elles aussi entre les mailles du filet".
Une demande toujours en attente, car le chancelier de l'échiquier pourrait-il se montrer enclin à opérer un véritable changement ?
"Il lui est arrivé de réagir", relate Guy Shone, directeur d'ExplainTheMarket, "quand des carences dans les politiques ont été pointées du doigt, même si, quand on ne touche aucun salaire au fil des jours, ce n'est pas vraiment le genre de mesure palpable dont les gens ont besoin".
A ce jour, ce sont 64 députés et plus de 9 400 citoyens qui ont signé cette pétition.