Le président du groupe automobile affirme que seul le site de Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne, est amené à fermer.
Renault fait une sortie de route qui provoque des dégâts : le constructeur automobile français a annoncé ce vendredi la suppression d'environ 15 000 emplois partout dans le monde, dont 4 600 en France. En grande difficulté financière, accentuée par la crise liée au coronavirus, il a décidé d'appliquer un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans.
La promesse : aucun licenciement sec
"Ce projet est vital", affirme la directrice générale de Renault, Clotilde Delbos, dans le communiqué publié ce jour. Il repose "sur des mesures de reconversion, de mobilité interne et des départs volontaires". Cela signifie, selon le constructeur, que les employés qui vont partir à la retraite ne seront pas remplacés mais qu'aucun licenciement sec n'est prévu.
A travers l'Hexagone, quatre sites étaient dans la balance : Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne, Caudan, dans le département du Morbihan en Bretagne, Dieppe en Seine-Maritime, département de Normandie, et Maubeuge dans le Nord. Le président de la firme française, Jean-Dominique Senard, a toutefois rajusté le tir en assurant que seul le centre de Choisy-le-Roi sera amené à fermer.
La légendaire Flins dans le flou
L'usine Renault de Flins, implantée dans les Yvelines en banlieue parisienne, voit quant à elle son avenir compromis. Un arrêt de la production y est prévu à la fin de la construction de la "Zoe" un peu après 2024. Cette entreprise symbole, l'un des emblèmes de la France d'après-guerre, où travaillent actuellement plus de 2 600 salariés, devrait être reconvertie et récupérer l'activité du site de Choisy-le-Roi, qui emploie 260 personnes dans le recyclage de pièces.
Mathieu Flonneau, un historien du secteur automobile, a confié à l'Agence France-Presse sa crainte pour cette "légende" :
Le plan "ne tient pas la route", dixit la CFDT
Les syndicats du groupe automobile montent au créneau, notamment la CFDT - deuxième en terme de représentation - qui dénonce un "projet de casse sociale et de désindustrialisation".
Franck Daoût, le délégué syndical central de la CFDT Renault, a promis de se battre pour les salariés qui ressentent "beaucoup de colère", a-t-il souligné.