Covid-19 : le Brésil devient le deuxième pays le plus endeuillé du monde

Un travailleur déterre le corps d'une personne enterrée trois ans plus tôt au cimetière de Vila Formosa
Un travailleur déterre le corps d'une personne enterrée trois ans plus tôt au cimetière de Vila Formosa Tous droits réservés Andre Penner/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Euronews avec AFP
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Brésil : d'après l'OMS, certaines régions subissent "une forte pression" en terme d'occupation des lits de soins intensifs.

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Le Brésil est devenu vendredi le deuxième pays du monde le plus endeuillé par la pandémie de Covid-19 derrière les Etats-Unis, où plusieurs Etats enregistrent une affluence de nouveaux malades, ce qui fait craindre une deuxième vague de contaminations.

Avec 41 828 décès recensés depuis le début de l'épidémie, le Brésil a dépassé le Royaume-Uni en nombre de morts du coronavirus. Le plus grand pays d'Amérique latine, géant de 212 millions d'habitants, est aussi le 2e pour le nombre de contaminations enregistrées derrière les Etats-Unis, avec 828 810 cas.

Situation "inquiétante" au Brésil d'après l'OMS

"La situation du Brésil est inquiétante, l'ensemble des Etats sont affectés", a déclaré vendredi Mike Ryan, le directeur des questions d'urgence sanitaire à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "Le système de santé n'est pas totalement saturé, mais dans certaines régions il y a une forte pression sur l'occupation des lits de soins intensifs", a-t-il ajouté, en précisant que bien que "sous pression", le pays parvenait encore à répondre à la demande de lits d'hôpitaux.

Le président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui minimise la pandémie depuis le début et prône la reprise des activités économiques, a suscité un tollé après avoir demandé jeudi soir à la population de filmer des hôpitaux pour vérifier leur occupation, mettant en doute le manque de respirateurs et de lits en soins intensifs dénoncés par les soignants.

"Ce serait bien que vous alliez dans un hôpital près de chez vous (...) et trouviez un moyen d'entrer pour filmer", a lancé le chef de l'Etat lors de sa transmission hebdomadaire en direct sur Facebook. "Beaucoup de gens le font déjà, mais il en faudrait plus, pour montrer si les lits sont occupés ou non", a-t-il poursuivi, avant d'expliquer que les vidéos publiées sur les réseaux sociaux seraient "filtrées" puis analysées par la police ou les services du renseignement.

Par moments, 95% des lits en soins intensifs occupés

"D'après mes informations, je me trompe peut-être, mais pratiquement personne n'a perdu la vie par manque de respirateur ou de lit en soins intensifs", a affirmé le président d'extrême droite.

Depuis le début de la pandémie, les chiffres officiels ont fait état par moments d'une occupation de plus de 95% des lits en soins intensifs dans de nombreux Etats, même si ce taux a baissé ces derniers jours à Rio de Janeiro et Sao Paulo, où une réouverture graduelle des commerces a débuté.

"Si Bolsonaro était à la hauteur de sa fonction, s'il n'était pas aussi désespéré, il saurait qu'il n'a pas besoin d'envoyer des gens envahir des hôpitaux. (...) S'il veut visiter nos hôpitaux, je lui montre moi-même", a réagi sur Twitter Flavio Dino, gouverneur de l'Etat du Maranhao (nord-est).

Le président qui ne s'est jamais rendu auprès de malades ou de soignants dans les hôpitaux depuis le début de la crise, fin février est engagé dans un bras de fer avec les gouverneurs des Etats ayant pris des mesures de confinement, prônant la reprise des activités économiques au nom de la préservation de l'emploi.

La semaine dernière, le gouvernement a été très critiqué pour avoir diffusé des bilans officiels tronqués des morts et des cas de contamination. Le ministère de la Santé a fini par revenir en arrière mardi, un juge de la Cour suprême ayant ordonné la publication des statistiques de la pandémie dans leur intégralité.

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