Les manifestants sont venus soutenir Index, média web influent. 80 salariés, soit une large partie de la rédaction de journalistes, ont claqué la porte du site, après la démission du rédacteur-en-chef.
Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue ce vendredi à Budapest, en Hongrie, pour défendre la liberté de la presse en Hongrie. Les manifestants sont venus soutenir Index, média web le plus lu dans le pays. 80 salariés, soit une large partie de la rédaction de journalistes, ont claqué la porte du site, après la démission du rédacteur-en-chef Szabolcs Dull.
Officiellement, il est reproché à celui-ci d'avoir publié des documents internes. Mais Szabolcs Dull avait signalé que l'indépendance du site d'information était menacé par des "pressions extérieures" et que la liberté de pouvoir critiquer les actions du gouvernement de Viktor Orban était en danger.
"Il est évident qu'il y a des raisons politiques derrière ce qui s'est passé", souligne ce manifestant. "Index était la dernière et la seule grande source médiatique d'opposition qui pouvait critiquer le gouvernement"
"Il est obligatoire d'avoir un organe de presse gratuit, qui peut publier des informations sur les deux bords politiques. Ce n'est pas bon si toute la presse est soutenue par le gouvernement", dit cet autre.
Ces dernières années, la plupart des médias indépendants comme Index ont soit fermé leurs portes, soit été rachetés par des alliés du gouvernement. Ils ont alors adopté des lignes éditoriales pro-Orban tout en recevant des flux lucratifs de publicité d'État.
Dans le rapport 2020 de Reporters sans frontière, la Hongrie a régressé à la 89ème sur 180 pays. Elle occupait la 23ème place, en 2010, année où Viktor Orban a retrouvé le fauteuil de Premier ministre, qu'il avait perdu en 2002.