Dans la rue, des milliers de Libanais demandent des comptes à leurs dirigeants

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Tous droits réservés Hassan Ammar/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Euronews
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Après la catastrophe dans le port de Beyrouth, les Libanais laissent éclater leur colère contre l'élite politique, qu'ils jugent responsable du drame. Le Premier ministre Hassan Diab a annoncé qu'il proposerait des élections parlementaires anticipées.

Quatre jours après la gigantesque explosion dans le port de Beyrouth, des milliers de Libanais sont descendus dans les rues pour réclamer des comptes à l'élite politique, qu'ils jugent responsables de la catastrophe.

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"Vengeance, vengeance, jusqu'à la chute du régime". Voici ce que scandaient des milliers de manifestants, réunis samedi dans le centre-ville de Beyrouth. Sur la place des Martyrs, épicentre traditionnel des manifestations dans la capitale, le mot d'ordre était "Le Jour du jugement". Des noeuds coulants et des guillotines en bois ont été installées, alors que le hashtag #Pendez-les circule depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux.

Un peu plus tard dans la soirée, des heurts ont opposé les forces de sécurité, qui ont tiré des gaz lacrymogènes, à de jeunes protestataires ripostant avec des pierres. D'après la police libanaise, un policier a été tué, et plusieurs dizaines de manifestants ont été blessés selon la Croix rouge.

Hassan Diab promet une élection anticipée

Pour les Libanais déjà éprouvés par une crise économique inédite, l'explosion qui a dévasté une partie de la ville a été la catastrophe de trop, relançant un mouvement de contestation qui avait débuté en octobre pour dénoncer l'ensemble de la classe dirigeante, jugée corrompue et incompétente, mais s'était essoufflé en raison de la pandémie de Covid-19.

Dans un discours télévisé, le Premier ministre libanais, Hassan Diab, a annoncé qu'il proposerait des législatives anticipées, estimant que seul un tel scrutin permettrait "de sortir de la crise structurelle". Il s'est dit prêt à rester au pouvoir "pendant deux mois", le temps que les forces politiques s'entendent.

Plus tôt dans la journée, environ 200 manifestants menés par des officiers à la retraite ont pris d'assaut le siège du ministère des Affaires étrangères, le proclamant "quartier général de la Révolution", avant d'être délogés par l'armée dans la nuit.

158 morts selon le dernier bilan

Les protestataires ont également investi les ministères de l'Economie et celui de l'Energie. Ce secteur constitue le symbole de la gabegie des services publics, les coupures de courant alimentant la gronde. Des manifestants ont aussi tenté de prendre le quartier général de l'Association des banques, y mettant le feu avant d'être délogés par l'armée, selon un photographe de l'AFP sur place. Les banques sont la cible de la colère des manifestants depuis octobre en raison des restrictions draconiennes imposées sur les retraits et virement à l'étranger.

La double explosion dans le port de Beyrouth a fait au moins 158 morts et plus de 6 000 blessés, dont au moins 120 sont dans un état critique, selon le ministère de la Santé. L'explosion, dont les circonstances ne sont toujours pas élucidées, aurait été provoquée par un incendie qui a touché un énorme dépôt de nitrate d'ammonium, dangereuse substance chimique.

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