Au Liban, le Palais Sursock a été dévasté, "Il n'a fallu qu'une fraction de seconde"

Les lustres du Palais Sursock ont conservé leur éclat mais ils vacillent, comme prêts à rejoindre la poussière, le marbre cassé et les décombres des plafonds et murs effondrés. Sommet de l’architecture patricienne beyrouthine du XIXe siècle, ce joyau du Liban a été frappé de plein fouet par l'explosion. Il a suffi d'un souffle pour que des années d'histoire partent en fumée.
"Ce qui m'a le plus choqué, c'est que la maison a assez bien survécu à la guerre civile - elle a été endommagée mais pas à ce point - et il n'a fallu qu'une fraction de secondes pour que tout ça soit détruit, une fraction de seconde pour réduire vingt ans de travaux de restauration à néant. C'est terrible", explique Roderick Sursock Cochrane, le propriétaire de Palais Sursock Palace.
Construit en 1860 en plein cœur du prestigieux quartier historique d’Achrafieh, le Palais Sursock surplombe le port de Beyrouth dévasté lui aussi. Sculptures, peintures, meubles de l'époque ottomane, il abritait une collection d’œuvres d'art constituées au fil des générations par la famille Sursock.
Tout proche, tout aussi riche, le musée Sursock venait d'être rénové, Il a lui aussi subi de graves dommages.
Si les pertes matérielles sont considérables, le cœur de Roderick Sursock, mais aussi de nombreux Libanais, amateurs d'art ou non, est en miette. La restauration sera coûteuse, délicate et aussi très longue, autant que le deuil de ce Palais jusque là intrinsèquement lié à l'histoire et au patrimoine libanais