"Résistance nationale" qui rassemble 300 adeptes ordonne à des militants anti-racisme, dont trois femmes députés, de quitter le pays sous 48 heures.
Une résurgence du racisme au Portugal, et un nouveau choc pour le pays, trois semaines après un crime qualifié de raciste.
Une enquête est ouverte après des menaces visant des militants contre le racisme. Une douzaine de personnes ont reçu un mail d'un groupe néo-nazi, qui leur ordonne de quitter le pays sous 48 heures, faute de quoi des mesures seront prises contre elles et leurs familles. Le mail se termine par cette phrase : "le mois d'août sera un mois de lutte contre les traîtres de la nation et leurs partisans." Parmi les cibles, trois femmes députés.
C'est l'association SOS racisme qui a prévenu la police ; le 6 août elle avait déjà reçu un mail évoquant des menaces de mort d'un groupe qui se présente comme "une nouvelle milice d'extrême droite". Mamadou Ba, le président de SOS Racisme, sort du commissariat où il a témoigné :
"Notre devoir est de rapporter ces menaces et c'est la responsabilité des autorités d'enquêter. J'espère que nous pourrons enfin combattre l'extrême-droite d'une manière efficace, dit Mamadou Ba, particulièrement parce que ça va au delà de l'acceptable."
Le groupe de quelques 300 adeptes à l'origine des menaces s'appelle Résistance nationale. Le gouvernement est accusé de ne pas prendre cette montée de l'extrême-droite au sérieux. Pourtant le débat sur le racisme est très vif au Portugal. Il a été relancé par la mort le 25 juillet d'un acteur noir de 39 ans.
Le père de famille a été abattu en pleine rue par un septuagénaire. Trois jours auparavant le vieil homme, qui aurait été gêné dans sa promenade par la chienne de l'acteur, l'avait insulté en le traitant de "sale nègre, rentre dans ton pays".