Le Mouvement de Libération des Femmes a 50 ans et les luttes continuent

Manifestation féministe à Paris, 26 août 2020
Manifestation féministe à Paris, 26 août 2020 Tous droits réservés CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP or licensors
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Par Sandrine Delorme avec AFP, APTN
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#MeToo et #BalanceTonPorc ont émergé il y a 3 ans. Pour la pionnière, Catherine Guyot, "c'est très porteur d'espoir pour l'avenir", "ça veut dire aussi que les femmes sont arrivées à se transmettre leurs libérations, leurs conquêtes, leurs créations, de femme à femme, de générations en générations"

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Le 26 août 1970, neuf femmes tentent de déposer sous l'Arc de Triomphe à Paris une gerbe pour la femme du Soldat inconnu. Sur leur banderole, "un homme sur deux est une femme". Elles sont arrêtées par les forces de l'ordre...

Cette date est souvent associée aux débuts du Mouvement de Libération des Femmes qui aurait donc 50 ans ce jour.

Fédérant une nébuleuse de groupes féministes, le MLF entend alors mener des luttes offensives contre le patriarcat, ennemi des femmes avant le capitalisme dénoncé par le mouvement de mai 68. Les combats s'enchaînent donc et se remportent comme 5 ans plus tard avec le droit à l'IVG porté par Simone Veil, notamment après la parution, en 1971, du "Manifeste des 343 salopes", des femmes qui avouent publiquement avoir avorté alors que c'est encore un crime en France.

Catherine Guyot, journaliste, activiste de la première heure du MLF et de l’Alliance des Femmes pour la Démocratie, signataire du Manifeste des 343 revient sur cette époque :

"On n'a jamais voulu se définir comme féministes. Même si on savait qu'un certain nombre de choses que l'on faisait était du féminisme et était nécessaire, mais on voulait la libération des femmes, ce qui n'était pas pareil. Et on ne la voulait pas dans une idéologie contraignant tout le monde à mener la même vie et à faire les mêmes choses. On voulait que les femmes puissent se libérer des lois qui étaient des carcans et de la violence (et on a vu où on en est)... Et qu'elles puissent aussi s'affirmer et exister."

Anne-Christine POUJOULAT/AFP or licensors
Catherine Guyot et Christine Villeneuve, activistes du MLF, 21 août 2020Anne-Christine POUJOULAT/AFP or licensors

En 1970, les médias français associe le Mouvement de Libération des Femmes au Women’s Lib américain, né dans les années 1960. L'action du 26 août 1970 est d'ailleurs associée aux grèves des femmes américaines, qui commémorent le 50e anniversaire de leur droit de vote, revendication phare du mouvement féministe, né au XIXe siècle pour l’égalité des droits entre hommes et femmes. Il y a un peu plus de 3 ans, #MeToo et #BalanceTonPorc sont venus remettre sur le devant de la scène de nombreux combats du MLF, les luttes ne sont pas finies. Catherine Guyot en tire cette conclusion :

"C'est très porteur d'espoir pour l'avenir parce que ça veut dire aussi que les femmes sont arrivées à se transmettre leurs libérations, leurs conquêtes, leurs créations, de femme à femme, de générations en générations, ce qui ne s'était pas produit jusqu'à maintenant dans l'Histoire."

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