Brexit : 7 000 camions bloqués au Royaume-Uni en cas de no-deal ?

Archives : des camions bloqué sur l'autoroute M20 dans le Kent, le 1er juillet 2015
Archives : des camions bloqué sur l'autoroute M20 dans le Kent, le 1er juillet 2015 Tous droits réservés BEN STANSALL/AFP
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Par Vincent Coste avec AFP
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Les autoroutes du Kent, dans le sud de l'Angleterre, pourraient se transformer en une file interrompue de camions à l'arrêt le 1er janvier prochain, si aucun n'accord n'est trouvé entre Londres et Bruxelles. C'est l'un des pires scénarios envisagés par le gouvernement britannique.

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L'horloge tourne et le spectre du no-deal se rapproche. Quels impacts pourraient avoir un tel scénario au Royaume-Uni ? En étudiant cette épineuse question, le gouvernement britannique a ainsi estimé ce mercredi que jusqu'à 7 000 camions pourraient se retrouver bloqués dans le Kent, un conté du sud de l'Angleterre, avec jusqu'à deux jours d'attente pour traverser la Manche au 1er janvier si Londres et Bruxelles ne parviennent à conclure un accord de libre-échange.

"Il ne s'agit pas d'une prédiction ou d'une prévision", mais d'un "prudent exercice pour établir ce qui pourrait se produire dans le pire scénario", a déclaré le ministre d’État Michael Gove à la Chambre des communes.

Depuis la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, intervenue officiellement le 31 janvier, le pays suit toujours les règles de l'UE, lors d'une période de transition qui s'achèvera au 31 décembre.

Le scénario évoqué par le ministre se fonde sur des estimations selon lesquelles seules "50 à 70% des grandes entreprises et seulement 20 à 40% des petites et moyennes entreprises seraient prêtes pour l'application stricte des nouvelles exigences européennes".

Ainsi seuls "30 à 60%" des camions arriveraient à la frontière en ayant accompli les formalités nécessaires pour leurs marchandises, selon Michael Gove. "Il seraient ainsi renvoyés par les autorités françaises à la frontière, bloquant la traversée Douvres-Calais", a-t-il ajouté, évoquant la possibilité d'une file de "7 000 camions dans le Kent", correspondant à un retard de deux jours, selon un document publié hier par le même Michael Gove et adressé aux industriels britanniques.

"Il est mieux que tout le monde sache dès maintenant ce qui est nécessaire pour être prêts, plutôt que de faire face à des perturbations supplémentaires l'année prochaine", a ajouté Michael Gove.

Le terminal britannique du tunnel sous la Manche se trouve également dans le Kent. Des centaines de milliers de camions transitent ainsi chaque mois entre le continent et l'Angleterre en utilisant le Shuttle, le service de ferroutage d'Eurotunnel.

Européens et Britanniques essaient de s'entendre depuis le début de l'année sur les termes de leur future relation commerciale, mais les discussions pour conclure un accord de libre-échange patinent, butant notamment sur les conditions de concurrence équitable et d'accès des bateaux de pêche européens aux poissonneuses eaux britanniques.

Le négociateur européen Michel Barnier est à Londres mercredi pour rencontrer une nouvelle fois son homologue David Frost, avant une nouvelle session de négociations formelles la semaine prochaine à Bruxelles.

La volonté de Londres d'adopter un projet de loi qui vise à permettre au gouvernement de s'affranchir de certaines dispositions, notamment sur la question nord-irlandaise, de l'accord de Brexit, signé l'année dernière, a sérieusement crispé les discussions. Mardi soir, les députés britanniques ont adopté un amendement laissant au Parlement le dernier mot avant tout recours éventuel à ces dispositions controversées.

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