La Bulgarie encore très dépendante du charbon

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Par Damian Vodenitcharov, en Bulgarie
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Près de la moitié de l'énergie nationale est produite par les centrales à charbon. Construire de nouvelles infrastructures ou moderniser les anciennes pour réduire la pollution reste encore très cher.

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Les pays d'Europe de l'Est dépendent encore énormément des énergies fossiles. En Bulgarie par exemple, près de la moitié de l'énergie nationale est produite par les centrales à charbon. Une énergie très polluante, en terme d'émission de CO2, mais aussi, en raison de la production de dioxyde de soufre, un gaz toxique qui irrite les voies respiratoires et produit des pluies acides.

Le pays essaye donc de produire du charbon moins polluant, grâce à de nouvelles infrastructures ... Mais cette transition coûte très cher. Achevée en en 2011, la nouvelle centrale a coûté 1,3 milliard d'euros. Elle utilise une technologie de désulfuration des gaz de combustion, pour recycler les émissions de dioxyde de soufre : "Notre coefficient d'efficacité concernant ces émissions atteint parfois 98 à 99%. Vous pouvez donc imaginer la quantité de dioxyde de soufre que nous capturons dans notre usine. Le dioxyde de soufre capté réagit avec le calcaire pour former du gypse de qualité industrielle", explique Ivan Tzankov, Directeur général de l'AES Bulgarie

Les émissions de dioxyde de soufre ont été fortement réduites suite à l'adhésion de la Bulgarie à l'UE en 2007. Elles sont ainsi passées de 800 000 tonnes par an, à moins de 100 000 tonnes aujourd'hui. Ce qui reste insuffisant aux yeux de la Commission européenne, qui a renvoyé la Bulgarie devant la Cour de justice de l'UE en 2019.

Des centrales à charbon vieillissantes

La qualité de l'air bulgare est aussi dégradée par d'autres émissions, comme les micro-particules. Selon de nombreux experts, la Bulgarie n'arrivera pas à respecter les nouvelles règles européennes en matière de pollution, en raison de ses centrales à charbon vieillissantes. "Certaines des installations les plus récentes ont moins de 20 ans. Les autres sont des centrales de 50, 60, 70 ans. Elles arrivent en fin de vie", raconte ainsi  Georgi Stefanov de l'ONG WWF Bulgarie.

Au cours des dernières années, les anciennes centrales à charbon ont dû se plier au système d’échange de quotas d’émission de l’UE : les prix sont ainsi passés de 5 à 25 euros la tonne de charbon en 2018. 

La situation est particulièrement difficile pour la centrale publique Martiza Iztok 2, qui a accumulé des centaines de millions d'euros de dettes, et produit une électricité coûteuse, difficile à vendre.

En hiver, elle peut toutefois produire jusqu'à la moitié de toute l'électricité en Bulgarie. C'est la raison pour laquelle sa fermeture ou sa modernisation est un sujet aussi sensible dans le pays. Selon les syndicats, plus de 100 000 personnes dépendent économiquement de cette centrale. Le ministère de l'Energie cherche à prolonger sa durée de vie au moins jusqu'en 2050.

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