Les Françaises "travaillent gratuitement" depuis mercredi, selon un collectif féministe

Le ministre français de la santé et Brigitte Macron saluent le personnel de santé lors du défilé militaire du 14 juillet 2020 à Paris.
Le ministre français de la santé et Brigitte Macron saluent le personnel de santé lors du défilé militaire du 14 juillet 2020 à Paris. Tous droits réservés Photo : Ludovic Marin (Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved)
Tous droits réservés Photo : Ludovic Marin (Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved)
Par Euronews avec AFP
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Depuis ce mercredi à 16h16 et jusqu'à la fin de l'année, les Françaises "travaillent gratuitement" du fait des inégalités salariales persistantes, selon la newsletter féministe "Les Glorieuses", qui déplore la "stagnation" de ces inégalités.

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Les inégalités salariales entre femmes et hommes persistent et notamment en France.

Les Françaises commencent, ce mercredi à 16h16, à "travailler gratuitement jusqu'à la fin de l'année" du fait des inégalités salariales persistantes, selon la newsletter féministe "Les Glorieuses", qui déplore la "stagnation" de ces inégalités et demande que l'accès des entreprises aux marchés publics soit conditionné à des progrès en la matière.

#4Novembre16h16

Cette date et cette heure symboliques ont été calculées à partir de statistiques européennes sur l'écart de salaire entre les femmes et les hommes en France. Cette année, cet écart est de 15,5%, contre 15,4% l'an dernier (avec une date déterminée alors au 5 novembre à 16h47).

"Ça ne s'améliore pas, c'est plutôt une stagnation", a regretté auprès de l'AFP l'économiste Rebecca Amsellem, fondatrice des "Glorieuses".

Cette année, les militantes qui relaient le mouvement #4Novembre16h16 ont lancé une pétition pour demander un "plan de relance économique féministe". Elles demandent au gouvernement français d'inclure les femmes dans le Plan de relance de 100 milliards d’euros annoncé en septembre dernier.

Selon elles, le gouvernement devrait notamment :

- Conditionner l’accès aux marchés publics, l’obtention des subventions publiques et celui des prêts garantis par l’État au respect de l’égalité salariale au sein de sa structure.

- Valoriser les salaires des métiers où les femmes sont les plus nombreuses comme les métiers du soin.

- Intégrer les femmes aux décisions liées au plan de relance.

- Soutenir un congé paternité équivalent au congé maternité.

- Renforcer l’Index de l’égalité en créant un certificat d’égalité obligatoire des entreprises.

Depuis mars 2019, chaque entreprise d'au moins 250 salariés doit calculer et publier tous les ans sur internet son indice d'égalité femmes-hommes. C'est aussi le cas depuis mars 2020 pour les entreprises de 50 à 250 salariés.

Cet index "est une bonne idée, mais il ne va pas assez loin", a commenté Mme Amsellem. "Comme ce sont les entreprises elles-mêmes qui se notent, elles peuvent tricher", a-t-elle accusé, estimant par ailleurs que les entreprises peuvent "assez facilement jouer avec les critères" de l'index pour éviter une mauvaise note.

La France pointée du doigt

Sur la question de l'égalité salariale, il y a urgence à agir si l'on en croit l'étude publiée le mois dernier par la Confédération européenne des syndicats, selon laquelle "l’écart salarial hommes-femmes en Europe ne disparaîtra pas avant 2104".

Selon cette étude basée sur des données Eurostat, au rythme actuel, il faudrait à la France plus de 1000 ans pour venir à bout de l'écart salarial entre les femmes et les hommes.

"Je pense qu'il y a énormément de discours politiques qui sont féministes ou qui ont l'air de vouloir s'engager davantage pour l'égalité salariale.Mais quand il s'agit de mettre en place des politiques publiques et notamment des politiques publiques qui coûtent de l'argent, finalement ce sont d'autres mesures qui sont privilégiées", explique Rebecca Amsellem à Euronews.

"Je pense qu'il n'y a pas de volonté réelle du gouvernement français de faire changer les choses parce que ça coûte de l'argent. Mais arriver à une société égalitaire, effectivement ça coûte de l'argent"
Rebecca Amsellem
Economiste et fondatrice des "Glorieuses"

En Allemagne, il faudrait attendre l'an 2121 pour y parvenir. Seul espoir, la Belgique où cet écart de rémunération devrait être comblé en 2028.

Le mois dernier, la Confédération européenne des syndicats a interpelé la présidente de la Commission européenne après le report de la directive sur la transparence des rémunérations. Cette directive devait initialement être présentée ce 4 novembre.

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