La Confédération européenne des syndicats estime qu’il faudra plus de 100 ans à l’échelle de l’UE pour mettre un terme à cette discrimination avec de fortes disparités entre les Etats membres.
Plus de 1 000 ans! C'est le temps qu'il faudra en France au rythme actuel pour parvenir à l'égalité salariale entre hommes et femmes. Le chiffre est avancé par la Confédération européenne des syndicats (CES) qui peint le tableau pour l'ensemble du continent. Selon les projections cet écart ne disparaitra pas à l'échelle de l'UE avant le siècle prochain.
D'après les calculs de l'organisation syndicale cette discrimination n'existera plus en :
- 2074 en Italie
- 2121 en Allemagne
Mais dans certains Etats membres la marche sera plus courte:
- 2022 en Roumanie
- 2028 en Belgique
La réponse pour mettre fin à cette discrimination diffère selon les organisations. Pour la CES cela doit passer par une législation. "Il faut une réglementation pour pousser l'employeur à rendre la transparence salariale obligatoire", insiste la secrétaire générale adjointe de la CES Esther Lynch.
Pour le patronat européen il faut davantage s'attaquer aux racines de cette discrimination plutôt que de légiférer. "Le principal problème est qu'il faut sortir des stéréotypes sur le genre et cela commence très tôt dans nos sociétés. Cela commence avec la crèche où il n'y a pas assez d'infrastructures en Europe pour permettre aux femmes et aux parents de travailler", explique Maxime Cerutti, directeur des affaires sociales chez Businesseurope.
Les eurodéputés se sont penchés sur la question lors de l'ouverture de la session plénière du Parlement européen cette semaine. Ils sont revenus sur un texte bloqué depuis près de huit ans par les Etats membres. Le projet prévoit d'octroyer obligatoirement à des femmes 40% des sièges des conseils d'administration des entreprises cotées dans les bourses européennes. Certains élus estiment cependant que le plus urgent demeure l'égalité salariale. Ce texte est "davantage pour les femmes qui ont plus de privilèges plutôt que celles qui ont des bas salaires", précise l’eurodéputée écologiste Kira Marie Peter-Hansen.
Quelle que soit l'option préférée par les différentes parties prenantes, toutes reconnaissent que l'Europe est en tête dans la lutte pour l'égalité. Avec pour la première fois une femme à la présidence de la Commission européenne, beaucoup espèrent réduire plus rapidement cette discrimination.