Trump boude à la Maison Blanche et fait son "ménage d'automne" : le chef du Pentagone est viré

La Maison Blanche transformée en camp retranché, à Washington, le 8 novembre 2020
La Maison Blanche transformée en camp retranché, à Washington, le 8 novembre 2020 Tous droits réservés J. Scott Applewhite/AP
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Par Joël Chatreau
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Donald Trump continue de bouder à la Maison Blanche et fait son "ménage d'automne" : il vient de virer le chef du Pentagone, Mark Esper.

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Au septième jour après l'élection présidentielle aux Etats-Unis, Donald Trump n'avait toujours pas prononcé un mot en public... Le président sortant ne veut vraiment pas sortir. Il a fait de la Maison Blanche une tour dont il ne veut plus descendre, une prison dorée dans laquelle il s'est enfermé lui-même. Battu, abattu, inconsolable même selon des fuites issues de son entourage, il rumine sa défaite, et son agenda reste désespérément vide.

Admettre qu'on est un "loser", jamais !

Un aveu d'échec serait une "humiliation publique", estime Ruth Ben-Ghiat, une professeure de l'Université de New York qui étudie les gouvernances autoritaires depuis de nombreuses années. Ce serait, selon elle, admettre qu'il est devenu un "loser", ce qu'il déteste le plus au monde. Elle explique :

Les traits qui ont permis à Donald Trump d'établir son modèle autoritaire sur la présidence - l'arrogance, la brutalité et l'idée qu'il doit être défendu face à ses ennemis - rendent difficiles le fait qu'il accepte sa défaite

"Ménage d'automne" à la Maison Blanche

Du coup, l'ancien magnat de l'immobilier fait son "ménage d'automne", il passe sa colère sur les derniers responsables qu'il avait mis en place mais pas encore éjectés. Sans changer de méthode expéditive d'ailleurs, un coup de tweet et puis s'en va...

Mark Esper est limogé. Je le remercie pour son travail
Donald Trump

Mark Esper, 56 ans, (en photo ci-dessous) n'est autre - ou n'était autre - que le chef du Pentagone. En 16 mois à la tête de la Défense américaine, il n'a jamais réussi à imposer ses décisions politiques au président, bien que lui donnant de nombreux gages de fidélité. Mais ce dernier ne lui a apparemment jamais pardonné sa prise de position publique, lorsque Mark Esper avait refusé de déployer l'armée pour mater les manifestants qui protestaient dans les rues du pays contre la violence raciste de certains policiers.

Le fils et le frère en quête des voix soi-disant "volées"

Le chef républicain reste obsédé par les fraudes électorales qu'il dénonçait, étrangement, même avant le scrutin présidentiel. Sa porte-parole, Kayleigh McEnany, a carrément fait passer le message officiel lundi à Washington, expliquant que l'élection n'était "pas terminée" car les démocrates avaient "triché". La chaîne de télévision Fox News, qui a l'habitude de défendre le camp républicain, n'a cependant pas voulu relayer ce discours en l'interrompant soudainement sur son antenne.

Le chef de l'Etat sortant a demandé à ses plus proches, son fils aîné, Donald Trump Junior, et son frère, Eric Trump, de mener la charge sur le terrain dans plusieurs "Swing States" où il affirme, sans fournir aucune preuve, que la victoire lui a été "volée". Le duo a même lancé une collecte de fonds pour financer les démarches judiciaires, quoiqu'elles aient peu de chance d'aboutir.

Dans le même temps, le ministre de la Justice, Bill Barr, l'un des derniers fidèles au sein du gouvernement en partance, a ouvert la voie à des enquêtes qui pourraient être menées par les procureurs sur d'éventuelles fraudes. Il a néanmoins pris des pincettes pour faire sa demande :

Si les allégations sérieuses doivent être traitées avec beaucoup de soin, les réclamations spéculatives, fantaisistes ou farfelues ne doivent pas servir de base à l'ouverture d'enquêtes fédérales
Bill Barr
Ministre américain de la Justice

Bill Barr et Donald Trump :

Un vaccin contre le Covid-19 qui rend jaloux

Sur le front du Covid-19, toujours aussi meurtrier aux Etats-Unis, Donald Trump fait également preuve d'un agacement surprenant, à la suite de l'annonce des laboratoires Pfizer et BioNTech de la découverte d'un vaccin qualifié d' "efficace à 90%". Il accuse ces labos de "ne pas avoir eu le courage" de donner la nouvelle avant l'élection présidentielle.

Et dans un tweet, forcément, il en profite pour attaquer le président élu Joe Biden :

Si Biden était président, vous n'auriez pas le vaccin avant quatre ans
Donald Trump

En tout cas, à cause de la défiance persistante du locataire de la Maison Blanche - en rupture de bail - à l'égard du masque de protection, le coronavirus a de nouveau pénétré au sein du bâtiment présidentiel. Au cours de la soirée électorale du 3 au 4 novembre derniers, le ministre du Logement, Ben Carson, et un conseiller, David Bossie, ont contracté la maladie. Pas de chance, ce dernier dirigeait l'équipe de juristes en charge des recours en justice déposés dans plusieurs Etats américains.

Commentaire TV : Anne-Lise Fantino

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