Des tirs de roquettes ont visé l'Amhara, la région voisine, faisant craindre un embrasement communautaire.
Le conflit du Tigré menace désormais de se propager. La nuit dernière, des roquettes se sont abattues sur deux localités de la région éthiopienne voisine, celle de l'Amhara. Elle sont tombées près de deux aéroports utilisés par des appareils civils mais aussi militaires et ont fait plusieurs victimes.
Le Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF) revendique être à l'origine de l'attaque.
Le groupe rebelle qui contrôle la région du Tigré est en conflit avec le pouvoir central et le Premier ministre a lancé une offensive contre le TPLF il y a dix jours. Des affrontements qui risquent de tourner à la guerre communautaire entre deux ethnies rivales, les Tigréens et les Amhara, et qui ont jeté des milliers de civils sur les routes. Beaucoup ont passé la frontière avec le Soudan, venant grossir les rangs des réfugiés.
« Dans l'Amhara, nous avons été bombardés de deux directions, depuis la région de l'Amhara et depuis l'Érythrée, raconte un homme. Nous avons roulé pendant quatre heures et après nous avons continué à pied. »
« Je suis partie avec mon père, ma mère et mon enfant, dit une femme, avec ce que nous avions sur nous. Maintenant nous n'avons plus rien. Nous avons fui la mort et les crimes. »
Les témoignages de meurtres de civils au Tigré s’accumulent, laissant peu de place au doute. Amnesty International a dénoncé un « massacre ».