"Confiner sans enfermer" : la troisième voie française accueillie avec résignation et espoir

"La troisième voie" pour contrer l'arrivée de la troisième vague ... Ou pour reprendre les mots du premier ministre français, le gouvernement fait le choix de "reconfiner sans enfermer" un Français sur 3, près de 21 millions de personnes, dès ce soir minuit.
En Ile de France, poumon économique du pays et de loin la région la plus densément peuplée avec 12 millions d'habitants, les réactions vont de la lassitude à la résignation, en passant par l'espoir :
"C'est plutôt qu'on se demande mais quand est-ce que ça va finir ? Si en un an, on n'a pas trouvé de solution pour sortir de tout ça. Dans un an, est-ce qu'on aura le confinement numéro 8 ? C'est ça qui me fait peur" explique Joanne Mary, responsable marketing.
"Si ce reconfinement permet par la suite de passer à autre chose, de passer à une étape supérieure, qu'on profite de ce mois-là pour vacciner, pour préparer l'après, c'est une bonne chose, parce qu'on voyait pas non plus comment on allait sortir de ce couvre-feu interminable de 18h, donc si ça permet le passage à une étape suivante, oui ça peut être une bonne chose" assure Constance Albanel, responsable de projet.
16 départements sont pour l'heure concernés par cette "troisième voie" pour au moins 4 semaines : commerces non essentiels fermés, écoles et collèges ouverts, activités extérieures autorisées sans limite de temps dans un rayon de 10 km autour du domicile, télétravail généralisé, rassemblements privés interdits. Le couvre-feu est retardé à 19h dans l'ensemble de la métropole. Et cela pourrait bientôt concerner plus d'un tiers des Français :
"Ces mesures que nous prenons aujourd’hui dans les régions les plus impactées pourront être étendues, si nécessaire, à d’autres parties du territoire" a expliqué le premier ministre français Jean Castex.
Car les chiffres de l'hexagone sont mauvais : la France a enregistré jeudi près de 35 000 nouveaux cas de Covid-19, dépassant la barre des 30 000 pour la deuxième journée consécutive. Elle a aussi enregistré 268 décès en 24h selon Santé publique France.
La pression sur les services de réanimation, accueillant les malades les plus graves, est repartie à la hausse, avec 4 246 malades, le niveau plus haut depuis fin novembre. Plus d'un quart de ces patients sont hospitalisés en Ile-de-France.