La France a des responsabilités "accablantes" dans le génocide des Tutsi, rapport remis à Macron

La France a des responsabilités "lourdes et accablantes" dans le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 au Rwanda : c'est une véritable sentence qu'a rendue ce vendredi une commission d'historiens dans un rapport de 992 pages qui a été remis au président Emmanuel Macron.
Après plus de deux ans de travail à consulter les archives, certaines tenues secrètes auparavant, les enquêteurs ont rédigé un texte de plus d'un millier de pages. Dans leurs conclusions, ils n'hésitent pas à parler de "faillite de la France" lors de cette tragédie qui a fait au moins 800 000 morts au total, selon un bilan établi par l'ONU. Ils tempèrent toutefois en écrivant que "rien ne vient démontrer" que l'Etat français s'est comporté en "complice".
François Mitterrand au pilori
L'ancien président François Mitterrand, au pouvoir à ce moment-là - jusqu'en mai 1995 -, est en tout cas cloué au pilori par les auteurs du rapport qui soulignent son rôle central dans la politique suivie par la France au Rwanda entre 1990 et 1994. L'extrait ci-dessous permet de mesurer la charge menée contre le défunt dirigeant socialiste :
Un cercle toxique
Les historiens insistent sur le fait que le pouvoir français a alors apporté un soutien militaire sans faille et durable au "régime raciste, corrompu et violent" du président hutu du Rwanda, notamment à travers des formations données par l'armée française aux forces rwandaises. Le rapport dénonce également l'influence exercée sur François Mitterrand par un cercle de quelques proches, parmi lesquels son chef d'état-major particulier, le général d'armée Christian Quesnot et son conseiller Afrique, Bruno Delaye.