Avion détourné au Bélarus : von der Leyen promet "une réponse très forte" de l'UE

Ursula von der Leyen promet une "réponse forte"
Ursula von der Leyen promet une "réponse forte" Tous droits réservés Sommet européen du 24 mai 2021
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Par euronews avec AFP
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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a promis lundi "une réponse très forte" de l'UE contre le régime d'Alexandre Loukachenko, après le détournement d'un avion transportant un opposant au régime bélarusse.

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L'affaire de l'avion détourné par le Bélarus pour arrêter un opposant politique scandalise et détourne désormais le sommet européen de son programme initial.

Tous les yeux sont rivés vers les dirigeants européens, qui doivent décider de leur réponse au président bélarusse Alexandre Loukachenko. C'est un peu la crédibilité des Européens qui est en jeu.

Le sommet européen a débuté ce lundi soir à 19 heures. Un nouveau paquet de sanctions, déjà en préparation depuis plusieurs semaines, doit être soumis au vote des dirigeants européens.

"Il est conséquent, mais il ne s'agit que de mesures individuelles, même s'il concerne des opérateurs économiques", précise une source diplomatique européenne.

Aucun blocage politique n'a été enregistré "à ce stade", a souligné ce diplomate. Mais des mesures additionnelles qui auront un impact économique sont également en discussion, a-t-on précisé.

Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a promis "une réponse très forte" au détournement sur Minsk de l'avion de la compagnie Ryanair, qualifié d'acte de "terrorisme d'Etat" par plusieurs capitales.

"Il y aura une réponse très forte, parce que c'est un comportement scandaleux. Loukachenko et son régime doivent comprendre que cela aura de graves conséquences", a-t-elle affirmé à Bruxelles, évoquant notamment la possibilité de sanctionner le secteur aérien bélarusse.

En réponse à la répression dont font l'objet les opposants au régime, 88 personnes, y compris le président Loukachenko, avaient déjà été interdits de voyage dans l'UE et leurs avoirs avaient été gelés. Mais ces sanctions n'avaient pas fait bouger le président Loukachenko, qui est toujours soutenu par Moscou.

"Roman Protasevich doit être libéré immédiatement"

L'opposant bélarusse Roman Protassevitch, 26 ans, a été arrêté avec sa compagne après l’atterrissage forcé. Selon Svetlana Tikhanovskaïa, figure de l'opposition bélarusse en exil en Lituanie, cet ancien rédacteur en chef d'un média d'opposition risque la "peine de mort".

"Roman Protasevich doit être libéré immédiatement", a réclamé la chancelière allemande Angela Merkel. "Les explications pour cet atterrissage de l'avion de RyanAir sont totalement invraisemblables. Il en va de même pour sa compagne Sofia Sapega."

Les accusations européennes ont été rejetées comme "sans fondement" par le Bélarus. Minsk soutient avoir agi dans la légalité en interceptant ce vol commercial après une alerte à la bombe finalement mensongère.

Espace aérien

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, "soutient les appels à une enquête transparente et indépendante complète sur cet incident inquiétant et exhorte tous les acteurs concernés à coopérer à une telle enquête", a affirmé lundi son porte-parole.

La France et la Lituanie suggèrent maintenant une "interdiction de l'espace aérien" du Bélarus. 

Le président français Emmanuel Macron va rencontrer en bilatéral la chancelière allemande Angela Merkel et son homologue lituanien Gitanas Nauseda avant le dîner, a-t-on indiqué de source diplomatique.

La Lituanie a décidé d'interdire dès mardi "tout vol vers ou depuis les aéroports lituaniens via l'espace aérien bélarusse", a annoncé le ministre des Transports Marius Skuodis.

La compagnie scandinave SAS a également décidé lundi d'éviter l'espace aérien du Bélarus.

Les trois Etats baltes vont plaider au sommet pour une interdiction de l'espace aérien de l'UE aux avions du Bélarus, a pour sa part annoncé le président Nauseda.

Mais pour ces sanctions, l'unanimité des Vingt-Sept est requise. Et c'est là que l'unité des Européens va être testée, une fois encore.

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Et le reste du sommet ?

Les Vingt-Sept doivent également aborder la question du regain de tensions avec Moscou, après les sanctions russes prises fin avril contre des responsables européens. Ces sanctions avaient été prises en représailles à des mesures prises par Bruxelles en mars pour dénoncer l'arrestation de l'opposant russe Alexeï Navalny.

Les dirigeants européens doivent charger le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell de rédiger un rapport pour établir la stratégie européenne à adopter face à la Russie.

Enfin, la seconde journée du sommet sera consacrée à la pandémie de Covid-19 et au climat.

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