La rencontre entre le président serbe et le Premier ministre du Kosovo sous l'égide de l'Union européenne n'a pas permis de faire bouger les choses. Bruxelles se console en soulignant que le dialogue n'est pas rompu.
La rencontre entre le président serbe et le Premier ministre du Kosovo sous l'égide de l'Union européenne n'a pas permis de faire bouger les choses. Bruxelles se console en soulignant que le dialogue n'est pas rompu.
Le président serbe et le Premier ministre kosovar se sont rencontrés ce mardi à Bruxelles dans le cadre d'un processus de dialogue initié par l'Union européenne. Mais ils se sont séparés sur un constat d'échec.
Le seul point positif, c'est finalement que les deux parties acceptent de poursuivre le dialogue, malgré tout.
« Ce n'était pas une réunion facile mais il était important qu'elle ait lieu, souligne Miroslav Lajcak représentant de l'UE pour le dialogue Belgrade-Pristina. Les deux dirigeants ont eu un échange très ouvert et franc sur ce qu'ils attendent chacun du dialogue.
Ce qui est important pour l'Union européenne, c'est que les deux dirigeants ont bien admis qu'il n'y avait pas d'autres voies que de celle d'une normalisation de leurs relations. »
L'Union européenne a initié il y a 10 ans, un processus de dialogue entre la Serbie et le Kosovo. Mais sans résultat tangible.
Et la marge de manœuvre de Bruxelles est aujourd'hui plus limitée : l'UE ne semble plus en mesure d'utiliser le levier du processus d'adhésion.
« La perspective d'adhésion à l'Union européenne n'est plus la carotte pour faire avancer les choses, comme c'était le cas auparavant, explique Florian Bieber, spécialiste des Balkans à l'Université de Graz (Autriche). En plus, personne à Bruxelles ne peut plus promettre un processus sans accroc.
Regardez par exemple comment le processus d'adhésion de la Macédoine du Nord et de l'Albanie est bloqué, du simple fait du veto de la Bulgarie. Aujourd'hui, chaque Etat membre est en mesure de bloquer des processus d'adhésion. »
Les relations entre la Serbie et le Kosovo restent compliquées, 20 ans après la guerre. La Serbie refuse catégoriquement de reconnaître l'indépendance de son ancienne province.
Le Kosovo indépendant a été reconnu par plus de 100 pays, dont la plupart des occidentaux, mais pas par la Russie, ni par la Chine.