Brésil : le ministre de l'Environnement, champion de la déforestation en Amazonie, démissionne

Brésil : le ministre de l'Environnement, champion de la déforestation en Amazonie, démissionne
Tous droits réservés AP Photo/Eraldo Peres
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Par euronews avec AFP
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Il était la bête noire des écologistes brésiliens, il voulait assouplir les normes environnementales et la déforestation n'a jamais été aussi élevée en Amazonie : Ricardo Salles, le ministre polémique de l'Environnement démissionne.

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Il a fini par renoncer face à la pression et aux polémiques.

Le sulfureux ministre de l'environnement brésilien Ricardo Salles démissionne.

Mis en cause dans une affaire d'exportations illégales de bois d'Amazonie, il était aussi pointé du doigt, au Brésil comme à l'étranger, pour l'accélération de la déforestation et son peu de considération pour l'écologie. Une hausse due entre autres, selon ses détracteurs, au fait qu'il a privé de moyens humains et financiers les organes publics de protection de l'environnement comme l'Ibama ou l'ICMBio.

Le ministre a tenté mercredi de justifier sa gestion du ministère en expliquant avoir ménagé un équilibre entre la nécessité de protéger l'environnement tout en "respectant l'agronégoce et les entrepreneurs de tous les secteurs, comme l'exploitation minière ou l'immobilier".

"Je comprends que le Brésil, tout au long de cette année et de l'année à venir, dans son implication internationale et aussi dans l'agenda national, a besoin d'avoir une union très forte d'intérêts, d'aspirations et d'efforts et pour que cela puisse se faire facilement, j'ai présenté au président ma démission, qui a été acceptée. Je serai remplacé par le secrétaire Joaquim Alvaro Pereira Leite" a indiqué Ricardo Salles, désormais ancien ministre brésilien de l'Environnement.

La chute du ministre ne rassure pas pour autant les ONG. Cette démission "ne veut pas dire pour autant que le gouvernement Bolsonaro va mettre fin à ses projets environnementaux néfastes", a expliqué Greenpeace.

Le 19 mai, les bureaux de M. Salles avaient été perquisitionnés à la demande du juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, qui avait aussi ordonné la levée de son secret bancaire.

La Police fédérale enquête sur un "important réseau criminel transnational de facilitation de contrebande de bois", dans lequel seraient impliqués "des responsables comme le ministre Ricardo Salles, d'autres fonctionnaires et des entreprises", avait expliqué le juge Moraes dans son arrêté.

Le président Bolsonaro l'avait pourtant soutenu jusqu'au bout, le qualifiant de "ministre exceptionnel" au lendemain des perquisitions.

En avril, M. Salles avait fait scandale en affirmant lors d'une réunion ministérielle, pendant laquelle il ignorait être enregistré, qu'il souhaitait profiter du fait que les médias étaient concentrés sur la pandémie de coronavirus pour assouplir les normes environnementales.

La déforestation a atteint un niveau record en mai, avec une progression de 41% par rapport à la même période l'an dernier, alors que la saison sèche est tout juste en train de commencer.

Une hausse constante qui met en doute l'engagement du président Bolsonaro d'"éliminer la déforestation illégale au Brésil d'ici à 2030", soit dix ans plus tôt qu'initialement prévu.

Et Greenpeace a également souligné qu'au moment où M. Salles annonçait sa démission, une commission parlementaire approuvait "sans débat et en toute hâte" un projet de loi très controversé qui modifie les règles en vigueur de délimitation des terres indigènes.

Mardi, des heurts entre policiers et autochtones qui manifestaient devant le Parlement ont fait plusieurs blessés. Le texte de loi doit encore être voté en séance plénière avant de passer au Sénat pour être adopté.

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