10 ans après, les survivants d'Utoya grandissent à l'ombre du massacre

L'île d'Utoya
L'île d'Utoya Tous droits réservés Petter Berntsen / AFP
Par Laurence Alexandrowicz
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Il y a 10 ans, sur la petite île norvégienne d'Utoya, 69 personnes, adolescentes pour la plupart, étaient massacrés par un terroriste d'extrême-droite.

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La plus jeune des victimes n'avait que 14 ans. Il y a 10 ans, sur la petite île norvégienne d'Utoya, 69 personnes, adolescentes pour la plupart, étaient massacrés par l'extrémiste Anders Breivik. Ingvild Lockert y retourne chaque année, même si c'est difficile.

"C'était le paradis ici", raconte-t-elle la gorge serrée**.** "Il y avait un concert la veille et l'ambiance était géniale. Et puis la nuit suivante, 69 d'entre nous étaient morts. Il y avait du monde dans cette salle, donc il était très difficile de s'échapper. Il y avait des gens cachés derrière le piano, mais ils sont morts aussi. Nous étions si jeunes."

Ingvild s'est cachée dans une grotte pour échapper au tireur.

Breivik voulait punir la social-démocratie norvégienne, punir un mouvement qu'il accusait d'avoir vendu la Norvège à l'immigration, à l'islam.
Pierre-Henry Deshayes
Journaliste

Pendant 72 minutes, ce 22 juillet 2011, le terroriste d'extrême-droite Anders Breivik a abattu ces jeunes militants politiques, réunis pour un camp d'été du parti travailliste. Sur terre, dans l'eau, il les a achevés froidement, avant d'être arrêté.

Pourquoi cette haine ? Le journaliste Pierre-Henry Deshayes a reçu des lettres de l'assassin, après avoir suivi le procès : "Breivik voulait punir la social-démocratie norvégienne, punir un mouvement qu'il accusait d'avoir vendu la Norvège à l'immigration, à l'islam."

Sébastien Perreau, franco-norvégien n'avait que 14 ans lorsqu'il est arrivé sur l'île, avec 564 autres jeunes. S'il a réchappé au massacre, son frère aîné Christophe n'a pas eu cette chance :

"Vous voyez la personne aller dans l'eau et tirer sur les gens. Vous voyez les gens couler un par un. Il y a des gens sur les arbres qui essaient de ne rien dire, de ne pas dire un mot. Tout le monde était mort, allongé sur le sol. Des dizaines et des dizaines de personnes. J'ai dû courir sur eux, j'ai dû passer entre les personnes mortes".

Anders Breivik avait, juste avant ce massacre, fait exploser un véhicule à Oslo. Il a été condamné à 21 ans de prison pour la mort de 77 personnes au total.

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