Face à un afflux de migrants, la Pologne veut construire une "solide clôture"

Face à un afflux de migrants, la Pologne veut construire une "solide clôture"
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Les organisations d'aide aux migrants accusent le gouvernement polonais de violer le droit international en refusant de les secourir.

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De notre correspondante Magdalena Chodownik à Varsovie (Pologne)

La Pologne fait face à un afflux de migrants à ses portes. Le pays a enregistré plus de 4 000 arrivées illégales de migrants cette année, tandis que plus de 2 000 personnes ont tenté de franchir la frontière rien que ce mois-ci. Conséquence : Varsovie durcit le ton en annonçant la construction d'une "solide clôture de barbelés" et l'envoi de militaires supplémentaires à la frontière avec le Bélarus, avec qui les tensions sont vives.

La Pologne, mais aussi l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, qui a également été confronté à des arrivées de migrants à sa frontière, accusent le régime d'Alexandre Loukachenko d'organiser ces flux migratoires en représailles aux sanctions européennes.

La plupart des migrants qui arrivent en Pologne sont syriens, irakiens ou afghans. Ce groupe, que nous avons rencontré, est coincé à la frontière, bloqué par les militaires.

Les organisations d'aide aux migrants qui viennent leur apporter leur soutien accusent le gouvernement polonais de violer le droit international en refusant de les secourir. Le garde-frontière leur a dit qu'ils devaient rentrer chez eux", raconte Tahmina Rajabova, militante de la Fondation Ocalenie. "Aujourd'hui, nous leur avons donnés des documents pour les avocats. Ils ont indiqué leurs coordonnées pour que nous puissions les aider d'une manière ou d'une autre sur le plan juridique."

Marcin Sosniak travaille pour le bureau du Défenseur des droits polonais. Il s'inquiète des changements juridiques envisagés par Varsovie, qui pourraient criminaliser le franchissement illégal des frontières et rendre plus difficile la procédure de demande d'asile.

"Un tel changement sera, selon nous, absolument contraire à la Convention de Genève sur les réfugiés", souligne Marcin Sosniak. "Il est également contraire aux règlements de l'Union européenne, qui stipulent que tout étranger doit avoir un accès à la procédure d'asile, et même à la Constitution polonaise, qui donne aux étrangers la possibilité de demander une protection internationale en Pologne.

Bartosz Grodecki, sous-secrétaire d'État au ministère polonais de l'Intérieur, confirme que des changements législatifs sont en préparation. Il assure qu'il en va de la protection des frontières extérieures de l'Union européenne.

"Nous prévoyons d'améliorer certaines procédures qui accéléreront le traitement des demandes d'asile", déclare-t-il. "C'est une réponse à ce qui se passe en ce moment à la frontière. En tant qu'État membre de l'UE, nous sommes tenus de remplir nos obligations communautaires, c'est-à-dire de protéger la frontière de l'État polonais ainsi que la frontière extérieure de l'UE. Nos voisins lituaniens et lettons en font de même."

"La situation à la frontière entre la Pologne et le Bélarus ne semble montrer aucun signe d'apaisement. A compter d'aujourd'hui, des migrants sont refoulés, tandis que la construction d'une clôture plus grande est à l'étude. Il y aura donc davantage de migrants concentrés le long de la frontière. Et avec un accès limité à l'aide, la situation humanitaire s'annonce difficile", conclue Magdalena Chodownik, correspondante d'euronews à Varsovie.

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