L'accueil des réfugiés afghans en France : 110 ont passé leur première nuit à Strasbourg

Image d'un soldat français tenant par la main un enfant afghan sur l'aéroport de Kaboul, Afghanistan, 23 août 2021
Image d'un soldat français tenant par la main un enfant afghan sur l'aéroport de Kaboul, Afghanistan, 23 août 2021 Tous droits réservés État-major des armées françaises via AFP
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Par Sandrine DelormeAFP
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Exfiltrés de Kaboul, près de 2 700 réfugiés afghans sont arrivés en France. 110 d'entre eux ont passé leur première nuit à Strasbourg. Un exemple d'accueil.

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Ils ont tout quitté dans l'urgence et dans le chaos de l'aéroport de Kaboul et se retrouvent en France. Arrivés à Roissy-Charles-de-Gaulle à bord d'un avion militaire en provenance d'Abu Dhabi, 110 Afghans ont fait plusieurs heures de cars jeudi avant une nouvelle étape à Strasbourg. 

L'État a réquisitionné un hôtel Mercure pour un mois. Tout a été pensé pour les accueillir du mieux possible dans ce "sas d'accueil" après des jours de cauchemars, comme l'explique Dominique Mastelli, médecin psychiatre et responsable de la cellule d'urgence médico-psychologique du Bas-Rhin et du Grand Est :

"Notre priorité est évidemment de les protéger des choses qui peuvent être difficiles à leur arrivée, de proposer des soutiens, de proposer un cadre sécurisé, tranquille, d'accueillir les familles de tous âges, car vous voyez que ce sont des familles qui peuvent être ensemble, mais qui peuvent être aussi désorganisées dans un pays dont la langue est étrangère. Toutes les choses ont été préparées, avec un interprétariat, des supports dans la langue d'origine pour, justement, que cet accueil soit le plus chaleureux. J'ai envie de dire, dans la tradition alsacienne et de Strasbourg."

Le directeur général de l'association d'aide aux réfugiés Foyer Notre Dame qui a été mandatée par la préfecture pour les prendre en charge, Arnaud Fritsch, rajoute : 

"La première approche, ça va d'abord être d'expliquer aux personnes et d'établir un premier diagnostic des besoins médico-psychologiques, de répartir les personnes dans les chambres, de respecter une période d'isolement de dix jours (ndlr pour le Covid-19) et au fur et à mesure, de commencer les premières démarches et la procédure administrative et juridique de leur demande d'asile."

D'autres territoires français sont concernés par la répartition de plus de 2 700 afghans exfiltrés. La Loire-atlantique en a déjà reçu 88, la ville de Lille, une quarantaine et Bagnolet, en Seine-Saint-Denis vient d'annoncer l'accueil pour ces prochaines semaines de 119 Afghans, pris en charge par la Croix-Rouge.

**Les villes de Metz, Nancy, Lyon, Grenoble, et Marseille se sont aussi proposées pour accueillir des familles afghanes. **

Et pour Zaher Zahir, président de l'Association culturelle des Afghans de Strasbourg, c'est une bonne chose : 

"Les Afghans ont la capacité d'intégration. Je pense qu'ils vont apprendre la langue, qu'ils vont apprendre du savoir-vivre avec les autres, puis réussir dans cette société qui a plus de moyens, et puis rentrer en Afghanistan et construire l'Afghanistan bien sûr, sans les intégristes, sans les talibans, sans les Daech, sans les Al-Qaida."

Le maire LR de Nice Christian Estrosi, s'est quant à lui vivement opposé à l'accueil des réfugiés afghans rapatriés vers la France, tout comme le maire RN de Perpignan, Louis Alliot.

Avant même la prise du pouvoir par les talibans le 15 août dernier, les ressortissants afghans étaient les premiers demandeurs d'asile en France. En moyenne 10 000 dossiers sont déposés par an depuis la crise migratoire de 2015 et près de 9 000 l'ont été en 2020.

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