Pas de frontière européenne contre la pollution de l’air

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Par Méabh Mc Mahon
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Une étude souligne l'impact de la pollution produite par les centrales à charbon dans les Balkans occidentaux sur les pays voisins.

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19 000. C’est le nombre de personnes mortes ces trois dernières années dans les Balkans et au-delà à cause de la pollution de l’air. A l’origine de ces décès les centrales à charbon qui alimentent en électricité la région. 

Selon les dernières recherches la situation au sein de l’Union européenne s’améliore avec la fermeture des mines et la mise en œuvre des nouvelles législations. Mais pour les pays limitrophes des Balkans l’atmosphère est davantage polluée. "18 centrales dans les Balkans occidentaux émettent aujourd’hui plus de dioxyde de souffre que les 221 centrales de l’Union", explique Pippa Gallop de Bankwatch Network. Ce gaz est toxique pour la santé en particulier pour les personnes qui souffrent de maladies pulmonaires.

Selon le rapport la moitié des décès liés au dioxyde de souffre au cours de ces trois dernières années a eu lieu au sein de l’Union européenne. L’Italie est particulièrement touchée comme la Hongrie et la Roumanie.

Denis Zisko vit à proximité d’une centrale à charbon en Bosnie. Pour ce spécialiste du climat et de l’énergie cette information n’a rien de nouveau mais les autorités locales préfèrent taire cette réalité. "Ce n’est pas nouveau, on sait que la pollution atmosphérique traverse les frontières", insiste le responsable du Centre pour l’écologie et l’énergie. 

Denis Zisko espère que les pays des Balkans occidentaux se sont engagés dans une sortie du charbon ou que l’UE pourra les contraindre à prendre cette voie. Mais l’ONG Bankwatch estime que ce n’est pas une priorité pour les 27. "L’Union européenne achète cette électricité auprès des Balkans occidentaux. D’une certaine façon l’Union bénéficie de cette électricité à bas prix, qui ne coûte pas grand-chose et qui ne répond pas à sa législation", précise Pippa Gallop.

Les 27 devraient donc se montrer plus menaçants que conciliants avec ses partenaires. Mais comme les négociations d’adhésion sont dans l’impasse, les défenseurs de l’environnement n’attendent pas vraiment de changement. "Il semblerait que l’Union européenne en particulier soit satisfaite du statu quo", regrette Denis Zisko.

De son côté, la Commission européenne appelle pour le moment les pays des Balkans occidentaux à mettre en place un programme de sortie du charbon pour réduire ces émissions polluantes.

Journaliste • Grégoire Lory

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