La secrétaire nazie de 96 ans arrêtée, sa cavale a été de courte durée

Camp de concentration de Stutthof, transformé en musée, juillet 2021
Camp de concentration de Stutthof, transformé en musée, juillet 2021 Tous droits réservés WOJTEK RADWANSKI/AFP or licensors
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Par euronews
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Elle avait pris la fuite à 96 ans pour échapper à son procès, Irmgard Furchner, l'ancienne secrétaire de camp de concentration nazi a été arrêtée et placée en détention provisoire par la justice allemande.

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Irmgard Furchner, 96 ans, a été retrouvée et placée en détention provisoire après plusieurs heures de cavale.

Ancienne secrétaire de camp de concentration nazi, elle a tenté d'échapper à l'ouverture de son procès en quittant sa maison de retraite pour prendre un taxi direction la périphérie d'Hambourg.

Dans la journée, le tribunal d'Itzehoe, dans le nord de l'Allemagne, a dû communiquer sur ce délit de fuite peu commun :

"J__e peux vous informer que l'accusée a été retrouvée, elle sera amenée devant la cour, et un médecin établira son aptitude à la détention" a expliqué Frederike Milhoffer, la porte-parole du tribunal, avant d'ajouter : "l'audience principale se poursuivra le 19 octobre et la lecture de l'acte d'accusation est désormais prévue à cette date."

Etant donné son grand âge, le tribunal n'avait pas cru bon de prendre au sérieux l'avertissement d'Irmgard Furchner. Selon des informations du magazine Der Spiegel, en partie confirmées par un avocat de victimes de l'Holocauste, elle avait fait savoir par courrier, il y a trois semaines, qu'elle boycotterait son procès, jugeant celui-ci "dégradant".

Son comportement a provoqué la consternation. "Cela montre un mépris pour les survivants et l'Etat de droit", a déploré Christoph Heubner, le vice-président du Comité Auschwitz.

"Même si cette femme est très âgée, le tribunal n'aurait-il pas pu prendre des précautions ?", a-t-il aussi relevé, s'interrogeant en outre sur les complicités dont elle a pu bénéficier.

"Suffisamment en bonne santé pour fuir, suffisamment en bonne santé pour aller en prison !", a de son côté tweeté Efraim Zuroff, le président du Centre Simon Wiesenthal qui traque les nazis encore en vie.

Elle est accusée d'avoir participé par ses fonctions administratives au meurtre de 10 000 détenus dans le camp de concentration de Stutthof, situé dans la Pologne actuelle. Elle y travaillait en tant que dactylographe et secrétaire du commandant du camp, Paul Werner Hoppe, entre juin 1943 et avril 1945.

Dans ce camp proche de la ville de Gdansk (Dantzig à l'époque) où périrent 65 000 personnes, "des détenus juifs, des partisans polonais et des prisonniers de guerre soviétiques" ont été systématiquement assassinés, a rappelé le parquet.

Quelque 4 000 femmes ont été gardiennes dans les camps de concentration, selon plusieurs historiens.

Jamais encore l'Allemagne n'avait déféré devant la justice d'aussi vieux nazis.

Un centenaire, ex-gardien du camp nazi de Sachsenhausen, doit également être jugé à partir de jeudi prochain, près de Berlin.

Sources additionnelles • AP, AFP

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