"On ne quittera pas la rue" : au Soudan, la population se mobilise pour dénoncer le coup d'Etat

Des barricades en feu et des tirs à Khartoum, la capitale du Soudan. La population reste mobilisée lundi soir pour dénoncer le coup d'Etat militaire en cours et l'arrestation de la quasi-totalité des dirigeants civils. Des milliers de Soudanais qui appellent à la "désobéissance civile" et à la "grève générale". Des manifestations massives qui se sont heurtées aux balles des soldats : 3 personnes ont été tuées et 80 sont blessées.
L'émissaire de l'ONU au Soudan dit craindre de nouvelles violences cette nuit et appelle à la retenue. La communauté internationale exprime son inquiétude :
"L'UE est très préoccupée par le fait que les forces militaires soudanaises auraient assigné à résidence le Premier ministre ainsi que d'autres membres de la direction civile; nous demandons leur libération rapide. __Nous avons également pris connaissance des rapports faisant état de coupures de téléphone et d'Internet au Soudan. Nous demandons de toute urgence que les moyens de communication ne soient pas restreints afin de joindre les personnes dans le besoin. La violence et les effusions de sang doivent être évitées à tout prix" souligne Nabila Massrali, porte-parole de la Commission européenne.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a condamné le "coup d'Etat militaire", exhortant à la "libération immédiate du Premier ministre Hamdok et de tous les autres dirigeants" arrêtés ainsi qu'au respect de la "charte constitutionnelle".
Lors d'une allocution télévisée, le général Abdel Fattah al-Burhane a indiqué vouloir une transition vers un Etat civil et des élections libres en 2023. Il a dans le même temps décrété l'Etat d'urgence et dissous le gouvernement .
Déjà sous la pression de la rue, le Soudan avait engagé une transition démocratique en 2019, après 30 ans de dictature d'Omar el-Béchir, civils et militaires se partageant le pouvoir de manière équitable.