A Budapest, Marine Le Pen cherche l'appui de Viktor Orban

Marine Le Pen et Viktor Orban à Budapest (Hongrie) ce mardi 26 septembre 2021
Marine Le Pen et Viktor Orban à Budapest (Hongrie) ce mardi 26 septembre 2021 Tous droits réservés ATTILA KISBENEDEK/AFP or licensors
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Budapest, passage obligé des figures de l'extrême droite: Marine Le Pen est reçue mardi par le dirigeant ultraconservateur hongrois Viktor Orban, l'occasion pour tous deux de marteler leur message souverainiste en vue des élections en France et en Hongrie.

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Budapest, passage obligé des figures de l'extrême droite: Marine Le Pen a été reçue mardi par le dirigeant ultraconservateur hongrois Viktor Orban, l'occasion pour tous deux de marteler leur message souverainiste en vue des élections en France et en Hongrie..

C'était pour la candidate du Rassemblement national (RN) un rendez-vous très attendu, un mois après la visite du polémiste Eric Zemmour, son rival potentiel mais non encore déclaré à la présidentielle française de 2022, et de sa nièce Marion Maréchal.

Escorte policière, tapis rouge, déjeuner en petit comité et conférence de presse "officielle": Marine Le Pen s'est dite "honorée" de l'accueil que Viktor Orban lui a réservé au monastère des Carmélites, aujourd'hui bureau du Premier ministre, surplombant le Danube.

Menacée d'être écartée dès le premier tour de la présidentielle d'avril 2022 selon certains sondages récents, Marine Le Pen a cherché à asseoir sa stature en s'affichant aux côtés du Premier ministre hongrois, défenseur des valeurs "illibérales" en Europe.

Dénonciation de Bruxelles

Devant la presse, tous deux ont martelé leur message souverainiste, à quelques mois d'élections nationales délicates pour elle, très serrées pour lui.

A l'unisson de son hôte, Marine Le Pen a vivement critiqué la "brutalité idéologique" de l'Union européenne, refusant tout principe de primauté du droit européen en référence au récent bras de fer polonais. Et de fustiger un "pouvoir centralisé bruxellois enivré de sa propre existence, de sa puissance et de son omnipotence", une "volonté d'asservissement" de l'Union européenne.

Dans ce contexte, les deux figures souverainistes ont prôné une alliance des nations.

Viktor Orban, dont le parti a quitté en mars le groupe PPE (droite) au Parlement européen, a expliqué être "en quête de partenaires pour coopérer dans cette nouvelle ère". Et le camp de Marine Le Pen est "incontournable", a-t-il dit, saluant son "soutien" inébranlable au fil des ans.

Viktor Orban a longtemps pris soin de ne pas se montrer aux côtés de Mme Le Pen. Mais il a changé d'attitude depuis que son parti a quitté le groupe PPE. "Désormais la priorité est à la construction d'une alliance "à droite de la droite", note Eszter Petronella Soos, politologue hongroise spécialiste de la France.

Divergences

Pour bâtir une union souverainiste, il faudra avant tout gommer les divergences, notent les analystes. Car Viktor Orban est, comme Eric Zemmour et Marion Maréchal, plus libéral sur le plan économique, et plus conservateur sur le plan des valeurs sociétales que Mme Le Pen.

Une proximité idéologique affichée par le trio fin septembre, prompt à brandir la "théorie du grand remplacement" sur la scène d'un "sommet de la démographie" à Budapest.

De même n'hésitent-ils pas à agiter la "propagande du "lobby LGBT+", tandis que la responsable politique française n'avait pas participé en 2013 à la Manif pour tous contre le mariage de personnes de même sexe.

Marine Le Pen fait fi de ces différences, secondaires au regard de son "besoin de regonfler son image à elle", et "de dire à cet électorat tenté par Eric Zemmour que question autoritarisme, elle a aussi quelques galons", commente l'historien Nicolas Lebourg, auteur d'un essai sur "Les droites extrêmes en Europe".

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