Covid-19 : Jair Bolsonaro bientôt devant la justice ?

Commission d'enquête parlementaire sur la pandémie au Brésil, Brasilia, le 26 octobre 2021
Commission d'enquête parlementaire sur la pandémie au Brésil, Brasilia, le 26 octobre 2021 Tous droits réservés Eraldo Peres/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
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Au Brésil, la commission d'enquête parlementaire sur la pandémie de Covid-19 a voté pour l'inculpation de Jair Bolsonaro, notamment pour "crime contre l'humanité". La prochaine étape sera judiciaire.

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C'est désormais à la justice brésilienne ou internationale d'agir contre le président Jair Bolsonaro. La commission d'enquête parlementaire sur la pandémie a approuvé le rapport accablant de ses six mois d'enquête, et recommande ainsi l'inculpation du président Bolsonaro pour neuf crimes, dont "crime contre l'humanité".

La CPI accuse le gouvernement d'avoir "délibérément exposé" les Brésiliens à "une contamination de masse".

Sept des 11 sénateurs ayant mené les travaux de la commission ont approuvé le texte de près de 1 200 pages. 

A l'issue du vote, les sénateurs ont observé une minute de silence en hommage aux plus de 606 000 Brésiliens morts du Covid-19. 

"Beaucoup de gens sont responsables des victimes du Covid, mais c'est principalement à cause du président, ce tueur en série, qui fait une fixation sur la mort et continue de répéter tout ce qu'il a dit dans le passé" a ensuite déclaré Renan Calheiros, rapporteur de la commission d'enquête sur la pandémie. 

La CPI a notamment dénoncé le "retard délibéré" dans l'acquisition de vaccins, le gouvernement ayant préféré promouvoir des traitements inefficaces comme l'hydroxychloroquine, avec des "conséquences tragiques" pour la population. 

La CPI a aussi enquêté sur les responsabilités gouvernementales dans la pénurie d'oxygène qui a tué des dizaines de patients à Manaus (nord), et sur les relations entre Brasilia et des mutuelles de santé privées. L'une d'elles, Prevent Senior, est soupçonnée d'avoir mené, à l'insu de ses patients, des expériences avec des traitements précoces et d'avoir fait pression sur ses médecins pour les prescrire à des "cobayes humains".

Mais "c'est un rapport extrêmement faible, juridiquement parlant, un rapport politique qui n'a apporté aucun bénéfice au peuple brésilien" a réagi Flávio Bolsonaro, l'un des fils du président, lui aussi sénateur.

Le rapport recommande aussi l'inculpation de 80 personnes, dont plusieurs ministres, ex-ministres, compagnies, et de trois des cinq enfants de Bolsonaro, tous des élus.

Les accusations de la CPI devraient avoir une portée surtout symbolique pour l'heure, Jair Bolsonaro bénéficiant de soutiens au Parlement à même de lui éviter une destitution.

Les spécialistes jugent une inculpation peu probable, puisqu'elle est du ressort du procureur général, Augusto Aras, un allié du président.

Toutefois, le "crime contre l'humanité" pourrait être jugé à la Cour pénale internationale de La Haye.

En matinée, avant le vote, les 11 sénateurs de la CPI avaient aussi demandé à la Cour suprême et au parquet la suspension des comptes Facebook, Twitter et Instagram du président "jusqu'à nouvel ordre", après qu'il eut associé le vaccin contre le Covid-19 au sida, dans une vidéo postée la semaine dernière sur les réseaux sociaux.

La CPI a demandé également que Jair Bolsonaro "se rétracte sur une chaîne nationale (télévisée) concernant la corrélation entre vaccin anti-Covid et contamination par le sida", sous peine d'une amende de 50 000 réais (7 700 euros).

Le président brésilien qui est antivaccin, anti-pass sanitaire et dont la cote de popularité est au plus bas, s'était dit la semaine dernière "coupable d'absolument rien".

Sources additionnelles • AP, AFP

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