La France mise sur le nucléaire : qu'en pensent ceux qui vivent près d'une centrale ?

Vue de la centrale nucléaire du Bugey sur la commune de Saint-Vulbas (près de Lyon), le 25/01/2022
Vue de la centrale nucléaire du Bugey sur la commune de Saint-Vulbas (près de Lyon), le 25/01/2022 Tous droits réservés JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP or licensors
Par Olivier Peguy avec AFP
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Le président français veut renforcer la dépendance au nucléaire. Qu'en pensent les habitants vivant à proximité d'une centrale ? Reportage près de la centrale du Bugey, dans les environs de Lyon.

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Le président français veut renforcer la dépendance au nucléaire. Qu'en pensent les habitants vivant à proximité d'une centrale ? Reportage près de la centrale du Bugey, dans les environs de Lyon.

La France continue de miser sur le nucléaire. C'est du moins le choix du président Emmanuel Macron, qui présente ce jeudi un plan de relance du nucléaire. Actuellement les deux tiers de l'électricité produite en France est d'origine atomique.

Saint-Vulbas est une commune située à une cinquantaine de kilomètres de Lyon. C'est ici qu'a été construite il y a 50 ans, la centrale nucléaire du Bugey.

Marcel Jacquin est le maire de la commune. Pour lui, la centrale "fait partie des meubles".

Économiquement, c'est le poumon de Saint-Vulbas et également de la région.
C'est une manne financière qui arrive au niveau des collectivités, au niveau du département.
Marcel Jacquin
maire de St-Vulbas

Avant la construction du site par EDF, Saint-Vulbas était une commune rurale, comptant 370 habitants.

Elle en compte presque 4 fois plus aujourd'hui.

La centrale a boosté l'économie de toute la région, avec des créations d'emplois directs et indirects.

Elle contribue largement au budget de la commune, qui a ainsi pu construire de nombreux équipements pour les habitants : salle de spectacle, piscine, et même un boulodrome de compétition.

André Casella préside le club de pétanque de Saint-Vulbas.

"Si le nucléaire n'avait pas été là, dit-il, c'est sûr : on n'existerait pas !"

"Risques d'accident"

Sur place, les avis semblent donc largement favorables à la centrale et même à son développement. On évoque la création de réacteurs de nouvelle génération, des EPR. Quelques voix critiques s'élèvent pourtant...

Madeleine Chatard Leculier est membre de l'association "Stop Bugey". Elle s'oppose au développement de l'énergie nucléaire.

"Le nucléaire, dit-elle, c'est un gouffre à argent, c'est déjà un gouffre à argent, il faudra des milliards et des milliards pour arriver à mettre sur pied ces EPR qui en plus ne fonctionnent toujours pas, on a des risques d'accident avec ces nouveaux EPR qui ne sont pas négligeables."

Pour nous, le choix du nucléaire, que ce soit ici à Bugey ou ailleurs, c'est un non-sens.
Ce n'est pas une solution pour l'avenir de nos enfants, de nos petits-enfants.
Madeleine Chatard Leculier
membre de l'association "Stop Bugey"

Il y a deux jours, EDF a annoncé l'arrêt de trois réacteurs nucléaires dont l'un se trouve à la centrale du Bugey.

Il s'agit de contrôler d'éventuels problèmes de corrosion sur les systèmes de sécurité.

- Sujet réalisé en collaboration avec Renaud Lavergne (AFP) -

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