Neuf ans de prison pour Alexeï Navalny, condamné pour "escroquerie"

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Par Euronews  avec AFP
Alexeï Navalny lors d'une audience
Alexeï Navalny lors d'une audience   -  Tous droits réservés  STR/Copyright 2017 The Associated Press. All rights reserved

Une juge russe a reconnu mardi l'opposant emprisonné Alexeï Navalny coupable d'escroquerie... L'opposant russe écope de neuf années de détention.

"Navalny a commis une escroquerie, soit le vol de biens d'autrui par un groupe organisé", a déclaré la juge Margarita Kotova.

Le parquet avait requis treize ans de prison pour "escroquerie" et "offense" à un magistrat.

La juge Margarita Kotova a indiqué ajouter à cette peine un an et demi de liberté surveillée et 1,2 million de roubles d'amende, soit environ 10 000 euros au taux du jour, alors que le détracteur du Kremlin est déjà emprisonné depuis plus d'un an.

Il devra purger sa peine dans une "colonie pénitentiaire de régime sévère", ce qui signifie que ses conditions de détention vont devenir plus strictes.

L'opposant le plus célèbre de Russie, âgé de 45 ans, est jugé depuis mi-février dans l'enceinte même de sa colonie pénitentiaire à 100 km à l'est de Moscou, des poursuites qu'il qualifie de politiques.

Il purge déjà depuis un peu plus d'un an une peine de deux ans et demi de détention pour fraude, dossier également monté de toutes pièces selon lui.

Militant réputé pour ses enquêtes cinglantes sur la corruption et le train de vie des élites russes, Alexeï Navalny a survécu en 2020 à un grave empoisonnement dont il tient le président Vladimir Poutine pour responsable. Il a été arrêté début 2021, à son retour à Moscou, après une longue convalescence en Allemagne.

Les enquêteurs l'accusent d'avoir détourné des millions de roubles de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption et d'"outrage au tribunal" au cours d'une de ses précédentes audiences.

La Russie est engagée dans un tour de vis répressif à l'égard de toutes les voix critiquant le Kremlin : ONG, médias, opposants politiques.

L'ampleur de ce durcissement s'est encore accru après l'intervention militaire russe en Ukraine, qui a amené ces dernières semaines au blocage en Russie des grands réseaux sociaux Facebook, Twitter et Instagram et de nombreux médias russes et étrangers.