Direct Ukraine - Joe Biden menace d'une réponse de l'OTAN en cas d'usage d'armes chimiques

**Volodymyr Zelensky accuse la Russie d'avoir utilisé des armes chimiques. Si cela est avéré, l'OTAN pourrait apporter une réponse directe, a sous-entendu pour la première fois le président américain ce jeudi à Bruxelles. **
**Merci d'avoir suivi ce direct tout au long de la journée, retour du live ce vendredi matin. **
Armes chimiques : une réponse de l'OTAN ?
Les Occidentaux jugent très crédible le risque d'une attaque chimique, contre lequel le président ukrainien Volodymyr Zelensky les a mis en garde jeudi dans une intervention vidéo depuis Kyiv, où il est retranché. "Nous répondrons s'il y a recours. La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation", a déclaré M. Biden à l'issue des sommets de l'Otan et du G7 à Bruxelles.
"L'Otan n'a jamais, jamais été plus unie qu'elle ne l'est aujourd'hui. Poutine obtient exactement le contraire de ce qu'il voulait en envahissant l'Ukraine", a-t-il assuré, mettant aussi en garde à nouveau la Chine contre tout soutien à Moscou qui pourrait mettre en jeu "son avenir économique".
Interrogé sur d'éventuelles "lignes rouges" définies par l'Otan et susceptible de déclencher une intervention, le président français Emmanuel Macron a préféré rester "très prudent sur ce sujet".
Manifestations devant les bureaux de la Commission européenne ce jeudi à Bruxelles
Le point en fin de journée
Les mouvements militaires majeurs semblaient toujours en pause au 29e jour de l'invasion russe, possiblement pour que les armées de Moscou puissent renforcer leurs effectifs et réorganiser leurs opérations. Les bombardements et combats localisés se poursuivaient dans plusieurs villes du pays. "Les forces russes ont continué de se préparer pour un conflit prolongé et figé", estime l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).
Voici un point de la situation établi à partir d'éléments des journalistes de l'AFP sur place ainsi que des déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.
- Kiev, Kharkiv et le Nord -
De nombreux combats épars et localisés sont évoqués sans que le rapport de force ne soit, semble-t-il, modifié de façon significative. Les forces ukrainiennes mènent "des contre-attaques efficaces et limitées pour soulager la pression sur Kiev" quoique de moindre ampleur que ce qu'affirment des responsables ukrainiens, indiquait l'ISW dans son dernier rapport quotidien. Kharkiv (Nord-Est), la deuxième ville du pays, est entourée par les forces russes sur plusieurs côtés et les grands axes, mais n'est pas encerclée. Mais au moins six civils y ont été tués et 15 autres blessés dans un bombardement, selon le gouverneur régional. La frappe a touché un bureau de poste près duquel des habitants locaux recevaient de l'aide humanitaire, a-t-il précisé.
- Le Sud -
La ville de Kherson reste la seule ville majeure conquise entièrement par les forces de Moscou qui "essayent toujours d'encercler Mykolaïv en ambitionnant d'avancer sur l'Ouest vers Odessa", estimait mercredi le ministère britannique de la Défense.
- L'Ouest et le Centre -
Pas de bombardement majeur sur l'ouest et le centre de l'Ukraine ces derniers jours.
- L'Est -
Au moins quatre personnes sont mortes, dont deux enfants, et six autres ont été blessées dans des frappes russes sur la localité de Roubijné, près de Lougansk, selon le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï. Le bilan risque de "s'avérer bien supérieur", a-t-il estimé, accusant les Russes d'utiliser des bombes au phosphore. D'autres responsables de cette région ont accusé les Russes d'utiliser de telles bombes ces derniers jours, accusations invérifiables dans l'immédiat.
- Mer noire -
La marine ukrainienne affirme avoir détruit un navire russe de transport de troupes ancré dans le port de Berdiansk, ville proche de Marioupol sur la mer d'Azov. Information elle aussi invérifiable dans l'immédiat. Marioupol est assiégée par les Russes depuis la fin février et pilonnée sans répit. Les progrès de Moscou sont "lents et pénibles", selon l'ISW.
- Bilan humain -
Aucun bilan précis et récent n'est disponible. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) évoquait au moins 925 civils tués dont 75 enfants il y a quelques jours. Il fait peu de doutes que les bilans réels sont très supérieurs.
Sur le plan militaire, les fourchettes de chiffres sont extrêmement larges. Les sources occidentales parlent à l'unisson de plusieurs milliers de morts côté russe, Kiev allant même jusqu'à 12.000, sans que Moscou ne propose de chiffres depuis les 498 décès admis le 2 mars. Côté ukrainien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a évoqué le 12 mars "environ 1.300" militaires tués. Presque deux semaines après, ce chiffre a peu de signification.
Russes et Ukrainiens ont par ailleurs procédé jeudi à des échanges de prisonniers, a annoncé Kiev (dix de part et d'autres).
- Réfugiés et déplacés -
Plus de la moitié des enfants en Ukraine ont dû quitter leur foyer pour fuir l'insécurité et les combats déclenchés par l'invasion de l'armée russe le 24 février, a indiqué l'Unicef jeudi. Environ dix millions d'Ukrainiens ont fui leurs foyers, dont 3,6 millions sont partis à l'étranger, principalement en Pologne, selon l'ONU.
Joe Biden se dit favorable à ce que la Russie soit exclue du G20. Le président américain promet une "réponse" de l'Otan si la Russie utilise des armes chimiques.
Un navire russe en flammes dans le port de Berdyansk, en Ukraine deux navires de guerre russes quittent les lieux, l'un d'eux en proie au feu également.
Le G7 "met en garde" contre toute utilisation par la Russie d'armes chimiques, et se dit prêt à adopter des "sanctions supplémentaires si nécessaire"
L'Assemblée générale de l'ONU, regroupant 193 Etats, vient d'adopter à une écrasante majorité de 140 voix une nouvelle résolution qui "exige" de la Russie un arrêt "immédiat" de la guerre en Ukraine.
Lors d'un vote de l'Assemblée générale réunie depuis mercredi au siège des Nations unies à New York, 140 pays ont voté pour, 38 se sont abstenus et cinq ont voté contre. Le 2 mars, lors d'un vote qualifié d'"historique" par l'Assemblée générale, 141 pays avaient approuvé une première résolution non contraignante qui "exige(ait) que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine". Cinq Etats, dont la Russie, avaient voté contre et 35 s'étaient abstenus.
Il y a un "risque bien réel" d'utilisation d'armes chimiques en Ukraine, dit Volodymyr Zelensky au G7