Pourquoi la Suède et la Finlande mettent-elles fin à leur statut de neutralité ?

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, présente des documents relatifs à la demande d'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'OTAN, 18 mai 2022.
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, présente des documents relatifs à la demande d'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'OTAN, 18 mai 2022. Tous droits réservés AP
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La Finlande et la Suède ont soumis le 18 juin leur demande d'adhésion à l'OTAN. Cette décision historique met fin à plusieurs décennies de neutralité. Pourquoi Stockholm et Helsinki ont décidé de quitter ce statut ?

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L'invasion de l'Ukraine par la Russie a mis fin à "la neutralité historique" de la Finlande et de la Suède. Ce principe a réussi à les tenir à l'écart des conflits et des guerres pendant plusieurs décennies.

Bien que les raisons qui les ont conduits à rester neutres soient différentes, elles ont toutes un rapport direct avec la Russie.

La Suède avait choisi d'adopter une politique de neutralité dès le début du XIXe siècle, après avoir subi une défaite traumatisante pendant les guerres napoléoniennes. Ces guerres lui ont notamment causé la perte de nombreux territoires, dont la Finlande, qui est passée sous contrôle russe.

En 1939, l'invasion de la Finlande par l'Union soviétique a également été vécue comme un véritable traumatisme. Les troupes finlandaises sont parvenues à stopper l'avancée de l'Armée rouge, mais elles ont perdu la Carélie, soit 10% du territoire.

Bien qu'elle s'est abstenue de signer le pacte tripartite, la Finlande fait le choix de s'allier à l'Allemagne nazie, un pari qu'elle a fini par payer en perdant encore plus de terres.

À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, Helsinki a accepté d'être un pays neutre en échange du maintien de son autonomie politique.

Après la guerre froide, les deux pays se sont tournés vers l'Ouest

Pendant la guerre froide, le statut de neutralité a permis aux deux pays nordiques d'entretenir de bonnes relations avec l'Ouest et le bloc soviétique.

Mais après la chute du mur de Berlin et la dislocation de l'URSS, les deux pays se sont tournés vers l'Ouest. Bien que la "neutralité politique" ait été rompue, la "neutralité militaire" était toujours en vigueur.

Malgré les fréquentes manœuvres militaires qu'ils effectuaient avec l'OTAN, la Finlande et la Suède ne se sentaient pas particulièrement menacées par Moscou.

Mais l'annexion de la Crimée en 2014 et l'invasion russe de l'Ukraine ont sérieusement inquiété Stockholm et Helsinki. Moscou est accusé de vouloir redéfinir les frontières en prenant le contrôle des territoires qui étaient sous sa domination.

Depuis l'invasion de l'Ukraine, un courant d'opinion clairement favorable à l'adhésion à l'OTAN a gagné du terrain dans les deux pays.

L'obstacle turc

Leur parlement ont rapidement ratifié la demande d'adhésion à l'OTAN. L'objectif est claire : avoir une protection efficace en cas d'attaque russe.

Le 18 mai dernier, la Suède et la Finlande ont soumis conjointement leur demande d'adhésion à l'Alliance atlantique. La décision a été saluée et soutenue par tous les membres, à l'exception de la Turquie. 

Ankara reproche, notamment à la Suède, l'accueil qu'elle réserve aux militants kurdes du PKK. Ankara et l'UE reconnaissent officiellement le PKK comme une organisation terroriste.

Stockholm et Helsinki espèrent donc convaincre la Turquie, pour enfin trouver la protection qu'elles recherchent.

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