Qui pour succéder à Boris Johnson à Downing Street ?

Boris Johnson a quitté la tête du parti conservateur le 7 juillet dernier
Boris Johnson a quitté la tête du parti conservateur le 7 juillet dernier Tous droits réservés Frank Augstein/AP
Par Euronews avec AFP
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Plusieurs poids lourds du parti conservateur se sont fait connaître pour prendre la succession de Boris Johnson à la tête du gouvernement britannique. Les instances du parti s'attendent à une quinzaine de candidatures.

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La cheffe de la diplomatie Liz Truss s'est lancée dimanche soir dans la course à la succession du Premier ministre britannique Boris Johnson, dans une campagne marquée par le débat sur la politique fiscale et qui s'annonce particulièrement âpre.

"Je me battrai dans cette élection en tant que conservatrice et gouvernerai en tant que conservatrice", a déclaré Liz Truss, 46 ans, annonçant une candidature qui ne faisait aucun doute dans les colonnes du Daily Telegraph.

Elle rejoint ainsi plusieurs poids lourds du parti conservateur dans une course qui compte au total 11 concurrents.

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Liz Truss, le 15 septembre 2021, à Londres (Royaume-Uni)DANIEL LEAL/AFP or licensors

La secrétaire d'Etat au Commerce international Penny Mordaunt, 49 ans, s'est quant à elle lancée dimanche matin. Cette ancienne réserviste de la Marine, qui a été la première femme à occuper le poste de ministre de la Défense en 2019, a insisté sur la nécessité que le débat public "tourne un peu moins autour du leader", pour se concentrer sur le "navire".

Une volonté affichée de s'extraire de l'interminable succession de scandales qui ont émaillé le mandat de Boris Johnson, jusqu'à ne lui laisser d'autre choix que de démissionner jeudi, après une avalanche de départs dans son gouvernement.

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Penny Mordaunt, le 23 juillet 2019, à Londres (Royaume-Uni)ISABEL INFANTES/AFP or licensors

Très ouverte, la compétition pour la tête du parti conservateur - et donc pour Downing Street, les Tories étant majoritaires à la Chambre des Communes - laisse augurer un été électrique, avec son lot de révélations et de boules puantes.

Samedi soir, les anciens ministres Jeremy Hunt et Sajid Javid ont à leur tour annoncé leurs candidatures dans les colonnes du journal conservateur Sunday Telegraph.

Sajid Javid a insisté sur son projet de diminution des impôts, se démarquant de la ligne de Rishi Sunak, qui figure parmi les favoris et veut attendre un assainissement des finances publiques avant d'envisager de s'engager sur une telle voie, dans un Royaume-Uni en proie à une inflation inédite depuis 40 ans.

"Sans baisses d'impôts nous n'aurons pas de croissance", a déclaré sur la BBC dimanche Sajid Javid, qui en annonçant sa démission mardi du gouvernement a lancé l'hémorragie - une soixantaine de départs en tout - qui s'est avérée fatale à Boris Johnson.

Sajid Javid, 52 ans, avait été suivi neuf minutes plus tard par le ministre des Finances Rishi Sunak, mais il a assuré qu'ils ne s'étaient pas concertés.

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Sajid Javid, le 10 juillet 2022, lors d'un entretien avec la BBC à Londres (Royaume-Uni)JUSTIN TALLIS/AFP or licensors

Très populaire pour les multiples mesures de soutien déployées au plus fort de la pandémie, Rishi Sunak, 42 ans, s'est un temps trouvé affaibli par la révélation du recours de sa richissime épouse à un avantageux dispositif fiscal. Premier poids lourd à s'être lancé, il risque de subir les foudres du camp Johnson qui l'accuse de trahison.

Réponse d'ici au 20 juillet

Autre candidat sérieux, Nadhim Zahawi : en tant que secrétaire d'Etat, il avait piloté le programme de vaccination antiCovid britannique, avant de passer la semaine dernière du ministère de l'Education à celui des Finances.

Il voit son début de campagne plombé par la révélation dans la presse d'une enquête fiscale. "On est clairement en train de me salir", a-t-il riposté sur Sky News, assurant qu'il n'était pas au courant de cette enquête et avait "toujours" payé et déclaré ses impôts au Royaume-Uni.

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Nadhim Zahawi, nouveau ministre des Finances britannique, le 6 juillet 2022 à Londres (Royaume-Uni)DANIEL LEAL/AFP or licensors

Les autres concurrents, dont les chances de succès apparaissent bien moindres, sont le ministre des Transports Grant Shapps, le président de la commission des Affaires étrangères Tom Tugendhat, ainsi que l'attorney general - chargée de conseiller juridiquement le gouvernement - Suella Braverman, et l'ex-secrétaire d'Etat à l'Egalité Kemi Badenoch. Dernier arrivé dans la course, le député Rehman Chishti, quasi-inconnu du grand public.

Au total, les instances du parti anticipent une quinzaine de candidatures, un afflux qui laisse présager un relèvement des seuils en terme de parrainages ou de nombre de votes dans la première partie du processus.

Mais Geoffrey Clifton-Brown, trésorier du Comité 1922, chargé de l'organisation interne du parti, s'est dit "confiant" dimanche sur la radio LBC que les deux finalistes soient connus d'ici le 20 juillet.

Le calendrier plus précis est attendu lundi, pour une possible clôture des candidatures dès mardi, selon le Sunday Telegraph.

L'objectif évoqué est de faire en sorte que le vote final, ouvert uniquement aux adhérents du parti conservateur, permette de désigner le vainqueur d'ici au début du mois de septembre.

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