Pensionnats pour autochtones : le pape François au Canada pour s'excuser

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Par Euronews  avec AFP
Le Canada ouvre petit à petit les yeux sur ce passé qualifié de "génocide culturel" par une commission d'enquête nationale.
Le Canada ouvre petit à petit les yeux sur ce passé qualifié de "génocide culturel" par une commission d'enquête nationale.   -  Tous droits réservés  Chris Young/AP Photo

Vers des excuses historiques? Le pape François se rend lundi dans un ancien pensionnat pour autochtones au Canada, où il pourrait renouveler sa demande de pardon pour le rôle joué par l'Eglise pendant plus d'un siècle dans les violences infligées à des milliers d'enfants.

Le souverain pontife de 85 ans est arrivé dimanche à Edmonton (Alberta) pour une visite de six jours dans le pays, attendue depuis des années par ces peuples amérindiens regroupant les Premières nations, les Métis et les Inuits.

Au cœur de ce "pèlerinage pénitentiel", le douloureux chapitre des "écoles résidentielles" pour enfants autochtones, un système d'assimilation culturelle qui a fait au moins 6.000 morts entre la fin du XIXe siècle et les années 1990 et créé un traumatisme sur plusieurs générations.

Le gouvernement canadien, qui a versé des milliards de dollars en réparation à d'anciens élèves, s'est officiellement excusé il y a 14 ans pour avoir créé ces écoles mises sur pied pour "tuer l'indien dans le cœur de l'enfant".

Et l'Eglise anglicane avait ensuite fait de même. Mais l'Eglise catholique, en charge de plus de 60% de ces pensionnats, a toujours refusé de le faire jusqu'ici.

En avril, tout a changé avec les excuses du pape François qui avait promis de venir au Canada. Des milliers d'autochtones attendent maintenant des excuses sur leurs terres.

Le programme du séjour

Lundi, le pape François se rendra à Maskwacis, une réserve autochtone à une centaine de km au sud d'Edmonton, où se trouve l'ancien pensionnat d'Ermineskin, l'un des plus grands du Canada, ouvert de 1895 à 1975.

Après une prière silencieuse dans le cimetière, il prononcera son premier discours, en espagnol, devant des milliers de personnes, dont d'anciens élèves de pensionnats. Une aide psychologique sera proposée aux participants, venus des quatre coins du pays.

Le pape se rendra ensuite à l'église du Sacré-Coeur des Premiers Peuples d'Edmonton, l'une des plus anciennes de la ville, reconstruite après un incendie en 2020. Il y prononcera un deuxième discours devant les communautés indigènes.

Mardi, le pape célèbrera une messe au Commonwealth stadium d'Edmonton et se rendra au lac Sainte-Anne, site d'un important pèlerinage annuel. Il rejoindra ensuite Québec mercredi avant une dernière étape vendredi à Iqaluit (Nunavut), ville du grand Nord canadien dans l'archipel arctique.

Toujours affaibli par des douleurs au genou, le jésuite argentin est apparu dimanche en fauteuil roulant mais souriant lors de son arrivée à Edmonton. Son programme a été aménagé pour limiter ses déplacements, selon les organisateurs.

Attendue de longue date, la visite papale suscite donc beaucoup d'espoir chez certains survivants et leurs familles. Beaucoup espèrent aussi des gestes symboliques, comme le rapatriement de certains et objets d'art autochtones conservés au Vatican depuis des décennies.