En visite en Turquie, Annalena Baerbock rencontre les représentants des partis d'opposition

En visite en Turquie, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a rencontré samedi des représentants d'organisations de défense des droits des femmes et de soutien aux migrants
S'adressant à la presse, la cheffe de la diplomatie allemande a déclaré que le dialogue avec les membres de la société civile était au cœur de la coopération entre Berlin et Ankara.
"La politique étrangère, ce n'est pas seulement des échanges entre ministères, c'est aussi renforcer le vivre ensemble et l'échange entre les personnes que nous représentons. Et c'est ce que nous voulons continuer à faire ensemble", a expliqué Annalena Baerbock.
Lors de sa visite d'une organisation de soutien aux migrants, Annalena Baerbock a déclaré que Berlin soutenait l'engagement d'Ankara en faveur de l'intégration des réfugiés. La Turquie accueille actuellement près de 3,7 millions de Syriens qui ont fui la guerre.
La cheffe de la diplomatie allemande s'est également entretenue avec les différents représentants des principaux partis d'opposition turcs.
Échange tendu entre ministres allemand et turc
Lors de son premier jour de visite, Annalena Baerbock avait suscité un échange tendu vendredi à Istanbul avec son homologue turc, Mevlut Cavusoglu, en appelant la Turquie à "respecter" les décisions du Conseil de l'Europe concernant les droits humains.
"La décision de la Cour européenne des droits de l'homme concernant Osman Kavala doit être appliquée", a-t-elle insisté à propos du philanthrope condamné à perpétuité pour des faits qu'il a toujours niés.
"Même si c'est difficile à entendre, ce doit être dit" a affirmé la cheffe de la diplomatie allemande.
Les responsables du Conseil de l'Europe ont appelé à plusieurs reprises Ankara à la "libération immédiate" d'Osman Kavala, après un arrêt de la Cour européenne.
"Pourquoi l'Allemagne encourage-t-elle tous les pays à exclure la Turquie du Conseil de l'Europe", a répliqué M. Cavusoglu d'un ton vif avant d'énumérer les pays qui, selon lui, ne se plient pas aux décisions de l'instance européenne des droits humains: "Grèce, France, Norvège, Allemagne".
"Pourquoi ne le rappelez-vous pas à la Grèce mais seulement à la Turquie? Pourquoi mentionnez vous Kavala? Parce que vous vous êtes servis de lui", a-t-il continué, accusant de nouveau l'homme d'affaires et éditeur d'avoir "financé" les grandes manifestations anti-gouvernementales de 2013.
Après quatre ans de détention sans procès, Osman Kavala a été condamné en avril à la prison à perpétuité sans possibilité de remise de peine, accusé de "terrorisme" et de "complot" dans le coup d'Etat raté de 2016.
Annalena Baerbock arrivait d'Athènes, d'où elle avait appelé la Turquie à respecter la souveraineté grecque sur les îles de la mer Égée, que "Personne n'a le droit de la remettre en question".
En réponse, M. Cavusoglu a estimé que "l'Allemagne devrait garder une position plus nuancée en mer Égée et en Méditerranée orientale et ne pas faire le jeu des provocations et de la propagande grecques et chypriotes".