Quatre ans après l'assassinat sordide du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien d'Istanbul, la Turquie veut oublier. Ankara a besoin du soutien financier des pays du Golfe.
C'est une visite de la réconciliation, entre la Turquie et l'Arabie saoudite ! Recep Tayyip Edogan est arrivée à Jeddah ce jeudi, où il s'est entretenu avec le roi et avec le prince héritier Mohammed ben Salmane. Le président turc n'était pas venu dans le pays depuis 2017.
Sa motivation est essentiellement économique : la situation est difficile en Turquie avec une inflation de plus de 60% en un an... le gouvernement a du faire face à une vague de manifestations cet hiver et la popularité d'Erdogan a chuté à un an de nouvelles élections. Il cherche donc le soutien financier des pays du Golfe, avec lesquels il avait pris ses distance depuis les révoltes réprimées du printemps arabe dans les années 2010. "Il est dans notre intérêt commun d'augmenter notre coopération ans les domaines de la santé, de l'énergie, de la sécurité alimentaire, de la technologie agricole, de l'industrie de la défense et de la finance" a déclaré le président turc.
La brouille entre Ankara et Riyad état particulièrement forte depuis l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, en octobre 2018. Cet opposant avait été tué dans des conditions sordides dans le consulat saoudien d'Istanbul et Recep Tayyip Erdohan avait dénoncé la responsabilité du gouvernement saoudien "aux plus hauts niveaux".
Mais aujourd'hui, la justice ne semble plus être la priorité d'Ankara. Plus tôt dans le mois de mars, un tribunal d'Istanbul a interrompu le procès par contumace de 26 suspects saoudiens tout en transférant le dossier à Riyad. Les associations de défense des droits de l'Homme dénoncent une décision scandaleuse et la veuve de M. Khashoggi a annoncé qu'elle ferait appel.