Naufrage au large des côtes syriennes : au moins 77 migrants sont morts

Les corps des victimes du naufrage d'un bateau de migrants arrivent à Tripoli, au Liban, le vendredi 23 septembre 2022.
Les corps des victimes du naufrage d'un bateau de migrants arrivent à Tripoli, au Liban, le vendredi 23 septembre 2022. Tous droits réservés Bilal Hussein/AP Photo
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Par Euronews avec AFP
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Il s'agit de la plus grande tragédie impliquant un bateau de migrants en provenance du Liban.

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Au moins 77 migrants sont morts noyés au large de la Syrie après que leur bateau parti du Liban a coulé, a indiqué vendredi le ministre syrien de la Santé s'exprimant sur ce naufrage, le plus meurtrier de ces dernières années au départ du Liban.

Ce pays devient de plus en plus un point de départ d'embarcations illégales de migrants depuis le déclenchement en 2019 d'une grave crise économique et financière causée par des décennies de mauvaise gestion et de corruption de la classe dirigeante.

Selon la télévision syrienne, environ 150 personnes, principalement des Libanais et des Syriens, se trouvaient à bord du petit bateau qui a fait naufrage jeudi au large de la ville portuaire de Tartous, dans l'ouest de la Syrie.

"Soixante-dix-sept personnes ont péri", a déclaré à la télévision syrienne le ministre de la Santé, Hassan al-Ghabach, depuis hôpital Al-Basel de Tartous où 20 survivants sont soignés.

Parmi les personnes secourues figuraient cinq Libanais, avait indiqué plus tôt à l'AFP le ministre libanais des Transports, Ali Hamie.

Des réfugiés palestiniens du camp de Nahr el-bared dans le nord du Liban faisaient également partis des victimes, selon des responsables du camp.

"Nous avons affaire à l'une de nos plus grandes opérations de sauvetage", a déclaré de son côté à l'AFP un responsable du ministère syrien des Transports, Sleiman Khalil.

"Nous couvrons une vaste zone qui s'étend sur toute la côte syrienne", a-t-il ajouté, affirmant que de hautes vagues compliquaient les opérations de secours.

Selon le ministre de la Santé syrien, la marine russe a participé aux opérations de sauvetage.

Traversée périlleuse

"Des proches de victimes sont venus du Liban pour y identifier les morts", a déclaré Ahmed Ammar, un responsable de la santé de Tartous.

De nombreux passagers libanais du bateau sont originaires de régions pauvres du nord du pays, notamment de la ville de Tripoli, parmi les plus pauvres du Liban. Elle est devenue une plaque tournante de l'immigration illégale, la plupart des bateaux de migrants partant de ses côtes.

Parmi les survivants, Wissam al-Tallawi, un père de famille habitant à Tripoli et originaire du Akkar, autre région pauvre du nord du Liban, a été hospitalisé, a déclaré son frère Ahmad à l'AFP.

Les corps de ses deux filles, âgées de cinq et neuf ans, ont été rapatriés au Liban et enterrés vendredi, a déclaré Ahmad. La femme de M. Tallawi et ses deux fils sont toujours portés disparus.

"Ils sont partis il y a deux jours", a révélé Ahmad: Mon frère "ne pouvait pas couvrir ses dépenses quotidiennes, ni les frais d'inscription de ses enfants à l'école".

A Arida, poste frontière nord entre le Liban et la Syrie, des dizaines de proches des victimes attendaient les corps de leurs proches, selon un photographe de l'AFP.

A la suite de l'effondrement économique au Liban, des réfugiés syriens et palestiniens et des Libanais ont tenté de traverser la Méditerranée à bord d'embarcations de fortune pour se rendre vers des pays européens, notamment l'île de Chypre, située à 175 kilomètres des côtes libanaises.

En avril, le naufrage d'un bateau de migrants surchargé, pourchassé par la marine libanaise au large de Tripoli (nord), avait fait des dizaines de morts et provoqué une vive colère dans le pays en crise.

Le 13 septembre, les garde-côtes turcs ont annoncé la mort de six migrants parmi lesquels deux bébés, et secouru 73 personnes qui tentaient de gagner l'Europe, au large de la province de Mugla, dans le sud-ouest de la Turquie. Ces migrants auraient embarqué depuis le port libanais de Tripoli.

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Selon l'ONU, au moins 38 bateaux transportant plus de 1 500 personnes ont quitté ou tenté de quitter illégalement le Liban par la mer, entre janvier et novembre 2021.

Au poste frontière d'Arida, un vieil homme attend des nouvelles de ses deux nièces. "Si j'avais l'opportunité de prendre la mer, quitte à mourir, j'irais pour ne plus vivre une vie indigne dans ce pays", lâche-t-il.

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