Attentat d'Istanbul : la principale suspecte arrêtée par la police turque

Alham Albashir, principale suspecte de l'attentat d'Itanbul du dimanche 13 novembre 2022.
Alham Albashir, principale suspecte de l'attentat d'Itanbul du dimanche 13 novembre 2022. Tous droits réservés Police turque/EVN
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Par Euronews avec AFP
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Selon la police turque, cette jeune Syrienne affirme avoir agi sur ordre du PKK, qui nie toute implication.

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Une jeune femme de nationalité syrienne est accusée de l'attentat qui a fait au moins six morts dimanche à Istanbul, affirmant, selon la police turque, avoir agi "sur ordre du Parti des travailleurs du Kurdistan" (PKK).

Ce dernier, en lutte armée contre Ankara depuis près de quarante ans, a démenti.

"Nous n'avons aucun lien avec cet événement, nous ne visons pas les civils et rejetons les opérations qui le font", a affirmé le PKK, via l'agence de presse Firat qui lui est proche.

"D'après nos conclusions, l'organisation terroriste PKK est responsable" de l'attentat avait affirmé tôt lundi le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu, annonçant que "la personne qui a posé la bombe a été arrêtée".

Des images de la police partagées par les médias turcs ont montré une jeune femme en sweatshirt violet, appréhendée dans un appartement dans une banlieue d'Istanbul.

La jeune femme, présentée comme Alham Albashir, de nationalité syrienne, serait entrée clandestinement en Turquie en passant par Afrine, dans le nord-est syrien, contrôlée par des soldats turcs et leurs supplétifs syriens. La police affirme qu'elle a pris ses ordres à Kobané, également dans le nord-est de la Syrie et largement contrôlée par des mouvements kurdes alliés au PKK.

Selon le ministre, 46 suspects ont été arrêtés.

L'engin explosif était composé de "TNT de forte puissance", selon la police qui affirme avoir découvert dans l'appartement une importante somme en euros, des pièces d'or, ainsi qu'un pistolet et des cartouches.

L'attentat, commis sur l'artère commerçante d'Istiklal, n'a pas été revendiqué. Il a fait six morts et 81 blessés, dont 24 restaient hospitalisés lundi, pour six en soins intensifs.

Parmi les victimes tuées, toutes turques, figurent une fille de 9 ans tuée avec son père et une adolescente de 15 ans, morte avec sa mère.

Dès dimanche soir, le président Recep Tayyip Erdogan et son vice-président Fuat Oktay avaient désigné "une femme" comme la responsable de l'attentat.

Selon le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, une "femme s'est assise sur un banc pendant 40 à 45 minutes et, une ou deux minutes après, il y a eu une explosion".

"Ordre venu de Kobané"

Les médias turcs partagent l'image tirée d'une caméra de surveillance sur l'avenue d'Istiklal, montrant une jeune femme en pantalon de treillis, coiffée d'un ample foulard noir, qui s'enfuit en courant dans la foule. Elle est désignée comme la poseuse de bombe.

Le ministre de l'Intérieur a accusé les forces kurdes des YPG, les Unités de défense du peuple, qui contrôlent la majeure partie du Nord-Est de la Syrie, d'être responsables de l'attentat. "Nous estimons que l'ordre de l'attentat a été donné de Kobané", a-t-il ajouté.

Pour Ankara, les YPG et le PKK sont des mouvements "terroristes".

M. Soylu a donné un tour diplomatique à la crise lundi en affirmant que la Turquie "rejette" les condoléances des Etats-Unis qui "soutiennent les terroristes" de Kobané.

La ville de Kobané est restée célèbre pour la bataille qui, en 2015, a permis aux forces kurdes de repousser le groupe Etat islamique avec le soutien américain. Elle reste contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dont les YPG, alliées au PKK, sont une composante majeure.

L'avenue, pour partie close dimanche après l'explosion, était totalement rouverte lundi et entièrement pavoisée du drapeau rouge de la Turquie, mais tous les bancs en ont été retirés, a constaté l'AFP.

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PKK et OTAN

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara et par ses alliés occidentaux, dont les Etats-Unis et l'Union européenne, affronte le gouvernement turc depuis le milieu des années 1980. Il a été souvent été rendu responsable par le passé d'attentats sanglants sur le sol turc.

En décembre 2016, un double attentat près du stade de foot de Besiktas, à Istanbul (47 morts dont 39 policiers et 160 blessés) avait été revendiqué par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), groupe radical kurde proche du PKK.

Le PKK est par ailleurs au cœur d'un bras de fer entre la Suède et la Turquie qui bloque depuis mai l'entrée de Stockholm, accusé de mansuétude envers le PKK, dans l'OTAN.

Ankara réclame l'extradition de plusieurs de ses membres.

Après la visite du Premier ministre suédois Ulf Kristersson la semaine dernière en Turquie, le Parlement suédois s'apprête à durcir sa législation anti-terroriste.

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L'armée turque mène régulièrement des opérations transfrontalières en Irak et en Syrie pour poursuive les combattants kurdes.

Le mois dernier, de nombreuses accusations relayées par l'opposition et des observateurs turcs, démenties par les autorités, ont évoqué l'emploi d'armes chimiques contre les combattants du PKK. Ceux-ci ont publié une liste de 17 noms, accompagnés de photos de personnes présentées comme des "martyrs" tués par des gaz toxiques.

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