Avant le vote des députés, le président Castillo avant ordonné la dissolution du Parlement.
Le Parlement du Pérou, dominé par l'opposition, a voté mercredi la destitution du président de gauche Pedro Castillo, ignorant l'annonce de sa dissolution et l'instauration de l'état d'urgence.
Pedro Castillo, au pouvoir depuis juillet 2021, fait l'objet de six enquêtes pour corruption présumée, dont sont également accusés sa famille et son entourage politique. Sa destitution pour "incapacité morale", retransmise en direct à la télévision, a été approuvée par 101 des 130 parlementaires, dont 80 dans l'opposition.
Le débat sur cette motion a été avancé après les annonces du président Castillo. Sa vice-présidente, élue à ses côtés en 2021 et issue du même parti d'inspiration marxiste (Peru libre), Dina Boluarte, doit être investie. Elle a dénoncé "un coup d’État" du président.
Dans un message à la nation prononcé depuis le palais présidentiel et également retransmis à la télévision, Pedro Castillo a déclaré "dissoudre temporairement le Congrès de la République et établir un gouvernement d'urgence exceptionnel", visant à "rétablir l'Etat de droit et la démocratie".
Il a également assuré qu'il voulait "convoquer dans les plus brefs délais un nouveau Congrès doté de pouvoirs constituants pour rédiger une nouvelle Constitution dans un délai ne dépassant pas neuf mois".
La vice-présidente Dina Boluarte a dénoncé sur Twitter "un coup d'Etat qui aggrave la crise politique et institutionnelle que la société péruvienne devra surmonter en respectant strictement la loi".