Une démarche inédite pour que la France et la Suisse "fassent mieux" contre le changement climatique: des retraitées suisses et un ancien maire français ont dénoncé mercredi l'inaction des deux pays devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
Une démarche inédite pour que la France et la Suisse "fassent mieux" contre le changement climatique: des retraitées suisses et un ancien maire français ont dénoncé mercredi l'inaction des deux pays devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
Les membres de l'association "Les Aînées pour la protection du climat suisse", qui regroupe plus de 2000 femmes âgées de 73 ans en moyenne, alertent sur les conséquences du réchauffement climatique, en particulier les vagues de chaleur, sur leur santé.
La France, elle, est poursuivie par Damien Carême, l'ancien maire de Grande-Synthe, une ville côtière du nord de la France menacée par la montée des eaux.
Dans les deux cas, les requérants veulent démontrer que le manque d'efforts de leurs pays pour lutter contre le réchauffement climatique enfreint les droits de l'Homme, en particulier les droits à la santé et à la vie.
"Il y a un préjudice sur notre santé mentale, sur notre santé physique, sur notre environnement et sur nos biens", a déclaré à l'AFP Damien Carême, aujourd'hui député européen Europe Écologie-Les Verts (EELV).
En 2019, il avait saisi, en son nom propre et en tant que maire, le Conseil d'Etat pour "inaction climatique" face au risque de submersion de sa ville.
La plus haute juridiction administrative avait donné raison en juillet 2021 à la commune, laissant neuf mois à la France pour "prendre toutes mesures utiles" afin d'infléchir "la courbe des émissions de gaz à effet de serre" pour respecter les objectifs de l'Accord de Paris (-40% d'ici 2030 par rapport à 1990).
Le requête de M. Carême en son nom propre avait été rejetée et il avait saisi la CEDH.
Il a expliqué à l'AFP qu'à l'époque de sa plainte au Conseil d'Etat, les experts prédisaient que sa commune subirait submersion marine et inondation terrestre vers 2100. Aujourd'hui, cette échéance est fixée à 2030. "En 4-5 ans on a perdu 70 ans à cause de notre inaction climatique", a-t-il déploré.