Ankara a envoyé des hommes supplémentaires pour renforcer le contingent de la Kfor, la force de l'Otan dans la région. Le nord du Kosovo est confronté à des tensions communautaires.
Un bataillon turc est arrivé au Kosovo pour renforcer le contingent de la Kfor, la force de l'Otan dan la région, après les violents affrontements qui ont éclaté dans le nord du pays.
Outre plusieurs centaines d'hommes, Ankara a transféré du matériel pour venir appuyer un contingent international composé jusqu'à présent de quelque 3 800 soldats. Des renforts salués samedi par le chef de l'Otan.
La semaine dernière, une trentaine de soldats de la Kfor avaient été blessés dans des heurts survenus dans le nord du Kosovo, où la communauté serbe, majoritaire, demande le départ de maires albanais qu'elle n'estime pas légitime. Ces maires avaient été élus en avril lors d'élections locales boycottées par les Serbes.
La Serbie n'a jamais reconnu l'indépendance proclamée en 2008 par son ex-province, et encourage les quelques 120.000 Serbes qui y vivent (entre 6% et 7% de la population), à défier les autorités de Pristina.
Dans un premier temps, des grandes puissances occidentales, notamment Paris et Washington, avaient attribué au gouvernement kosovar la responsabilité de ces derniers incidents.
Jeudi toutefois, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé aussi bien le Kosovo que la Serbie à "prendre des mesures immédiates en vue d'une désescalade des tensions".
En même temps, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont rencontré en Moldavie, en marge d'un sommet européen, la présidente kosovare Vjosa Osmani et son homologue serbe Aleksandar Vucic pour réclamer "l'organisation dans les meilleurs délais de nouvelles élections dans ces quatre municipalités".
Emmanuel Macron a déclaré que des "décisions claires" ont été demandées aux deux dirigeants "pour la semaine prochaine".
Cependant, plusieurs centaines de Serbes, dont des employés dans l'administration locale, se sont de nouveau rassemblés vendredi devant la mairie de Zvecan qui est gardée depuis mardi par un important dispositif de la Kfor.