Manifestation contre le Lyon-Turin : retour au calme après des tensions

Des manifestants opposés au tunnel, le 17 juin 2023
Des manifestants opposés au tunnel, le 17 juin 2023 Tous droits réservés JEAN-PIERRE CLATOT/AFP or licensors
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Par euronews avec agence
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Près de 4000 personnes, 3000 selon les autorités, ont manifesté samedi contre la construction du tunnel Lyon-Turin. Les échauffourées ont fait une cinquantaine de blessés, selon les manifestants.

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Retour au calme en Savoie, au lendemain de la manifestation des opposants à la ligne ferroviaire Lyon-Turin. Campés toute l'après-midi de samedi sur une route dans la vallée de Maurienne (Alpes), se sont repliés sur leur camp de base au terme de leur manifestation , marquée par une brève occupation de l'autoroute A43 et des échauffourées au niveau de Saint-Rémy-de-Maurienne.

"96 ressortissants étrangers, connus des services, ont été refoulés à la frontière. Plus de 400 objets dangereux ont été saisis lors des contrôles en amont. Soutien aux 12 gendarmes blessés", résume un tweet de Gérald Darmanin.

Les organisateurs, eux, évoquent "plusieurs blessés" dans leurs rangs pendant le rassemblement à l'appel d'une dizaine de mouvements, dont les Soulèvements de la Terre, menacés de dissolution par le ministère de l'Intérieur, et les No-Tav italiens, mobilisés contre un chantier jugé "pharaonique" et "néfaste" pour l'environnement, la biodiversité et les ressources en eau de la vallée.

"La sécurité des personnes et des biens, qui était notre objectif principal, a été globalement assurée", a déclaré le préfet de Savoie François Ravier au cours d'un point de presse samedi en fin de journée.

Les organisateurs de la manifestation s'insurgent quant à eux contre le fait que le cortège "a été bloqué au niveau d'un pont sur la rivière de l'Arc dans une zone sans interdiction, ne respectant donc pas les arrêtés déposés par la préfecture elle-même".

"Le bilan actuel fait état d'une cinquantaine de blessé-es graves, 6 hospitalisations dont 2 pronostics fonctionnels engagés", ont-ils indiqué dans un communiqué dans la nuit de samedi à dimanche.

Une cinquantaine de blessés, selon les manifestants

Présent dans le cortège, un groupe d'élus EELV et LFI a essayé de négocier avec les autorités pour "aller un peu plus loin" dans leur parcours, tandis que les manifestants patientaient sous un soleil torride sur une petite route à proximité de Saint-Rémy-de-Maurienne, à une trentaine de km de la frontière italienne.

C'est alors qu'"un groupe de radicaux", constitué d'environ 300 personnes, a provoqué les heurts avec les forces de l'ordre après s'être "constitué en blackbloc" puis a "tenté de bloquer l'autoroute A43" qui a été fermée temporairement à cause de leur intrusion, a détaillé le préfet.

Le départ de cette manifestation non déclarée réunissant plus de 4 000 personnes, selon le dernier bilan des organisateurs, plus de 3 000 selon les autorités, s'est fait depuis un terrain prêté par la commune de La Chapelle, hors de la zone d'interdiction préfectorale.

Quelque 2 000 policiers et gendarmes avaient été déployés dans la vallée. Cinq bus de militants italiens - soit environ 250 passagers - sont restés bloqués à la frontière pendant plusieurs heures avant de faire demi-tour vers leurs villes d'origine, des personnes visées par des interdictions administratives de territoire ayant été "repérées" à bord, a précisé le préfet de Savoie.

Un tunnel long de 57 km

Soutenue par l'Union européenne, la nouvelle ligne doit à terme relier Lyon et Turin, avec 70% des voies en France et 30% en Italie, et un tunnel de 57,5 km traversant les Alpes entre Saint-Jean-de-Maurienne et Suse. Coût évalué : plus de 26 milliards d'euros.

Les partisans du projet mettent en avant la nécessité de réduire le flux de poids lourds, en constante augmentation, pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Ils invoquent aussi le développement économique que permettra selon eux une ligne ferroviaire plus rapide.

Les opposants, eux, font valoir qu'une ligne existe déjà et que le fret ferroviaire n'a cessé de baisser ces dernières années. Ils dénoncent aussi les impacts écologiques de ce chantier "ferroviaire titanesque, impliquant le forage de 260 km de galeries à travers les massifs alpins". Selon eux, les travaux ont déjà tari plusieurs sources et captages dans la vallée.

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