Fukushima : le chef de l'AIEA rencontre des habitants avant le rejet des eaux de la centrale

Fukushima, Japon
Fukushima, Japon Tous droits réservés Hiro Komae/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
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Par euronews avec AFP
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L'agence a estimé mardi que ce projet "satisfait aux normes internationales de sûreté" et aura un impact "négligeable sur la population et l'environnement".

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Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, actuellement en déplacement au Japon, a rencontré mercredi des habitants de Fukushima, cherchant à les rassurer sur le prochain rejet dans l'océan des eaux de la centrale nucléaire accidentée.

Dans le même temps, la Corée du Sud, où M. Grossi est attendu prochainement, a affirmé "respecter" la décision du gendarme du nucléaire malgré l'opposition et les protestations nationales croissantes tandis que la Chine a vivement critiqué cette mesure.

L'AIEA a approuvé ce plan du gouvernement japonais pour se débarrasser - après traitement et dilution - de quelque 1,33 million de tonnes d'eau contaminée, stockée sur le site bientôt arrivé à saturation de la centrale, ravagée par la triple catastrophe séisme-tsunami-accident nucléaire du 11 mars 2011.

L'agence a estimé mardi que ce projet "satisfait aux normes internationales de sûreté" et aura un impact "négligeable sur la population et l'environnement".

Le Japon a déclaré que le rejet commencerait cet été, sans donner plus de détails.

Lors d'une rencontre mercredi à Iwaki, à une soixantaine de kilomètres de la centrale, le chef de l'AIEA a toutefois reconnu que des inquiétudes subsistaient.

"Tous ces graphiques et statistiques complexes sont une chose, mais la réalité, la réalité des gens, la réalité de l'économie, la réalité de l'humeur sociale et les perceptions peuvent être différentes", a-t-il admis devant des habitants et responsables locaux.

L'eau, traitée via un dispositif appelé "ALPS" pour être débarrassée de la plupart de ses substances radioactives (radionucléides), mais pas du tritium, doit être rejetée dans l'océan sur plusieurs décennies.

Pour sa part, Tetsu Nozaki, président de la fédération des coopératives de pêche de Fukushima, a affirmé que le gouvernement japonais se méprenait sur le sentiment local, fortement opposé au projet selon lui.

"Nous, pêcheurs, n'avons d'autre choix que de réagir de manière émotionnelle et de durcir notre attitude", a-t-il dit à M. Grossi.

Celui-ci a déclaré que le rôle de l'AIEA n'était pas de "couvrir" quelque chose de "mauvais"."Il ne s'agit pas d'une exception, d'un plan étrange qui a été conçu uniquement pour être appliqué ici et vous être vendu", a-t-il assuré.

"Il s'agit, comme le certifie l'AIEA, d'une pratique générale qui est acceptée et observée dans de très nombreux endroits, partout dans le monde", a-t-il ajouté, disant n'avoir pas de "baguette magique" pour apaiser les inquiétudes, mais soulignant que l'AIEA mettra en place un bureau permanent pour surveiller l'opération.

Vives critiques de Pékin

Des pays voisins comme la Chine s'opposent à ce projet.

M. Grossi doit visiter mercredi la centrale de Fukushima puis se rendre dans plusieurs pays voisins dont la Corée du Sud.

Séoul a assuré mercredi "respecter" la mesure approuvée par l'AIEA.

Park Ku-yeon, premier chef adjoint du bureau de coordination des politiques, a ajouté lors d'un point de presse que le gouvernement livrerait son analyse de l'examen final de l'AIEA une fois l'évaluation indépendante de la Corée du Sud terminée.

Quelque 80% des personnes interrogées en Corée du Sud ont exprimé leur inquiétude dans une récente enquête de Gallup Korea.

La mesure approuvée par l'AIEA a déclenché des achats de panique de sel en Corée du Sud, par crainte que l'eau de Fukushima ne pollue l'océan ainsi que le sel provenant de l'eau de mer.

Cependant, la Chine a affirmé que "le rapport de l'AIEA n'est pas en mesure de donner une légitimité au plan d'immersion en mer du Japon".

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"Le Japon a unilatéralement décidé de déverser ses eaux usées nucléaires dans l'océan. Il minimise en fait ses propres coûts et risques tout en laissant le reste du monde assumer le risque inévitable de contamination nucléaire", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin dans un communiqué.

"Le rapport indique clairement que l'AIEA n'a pas recommandé au Japon d'utiliser la solution d'immersion en mer, ni n'a approuvé la solution d'immersion en mer du Japon", a souligné la même source réclamant une "explication" du Japon "à la communauté internationale".

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