Le militant de 47 ans devra purger sa peine dans une colonie à "régime spécial", soit l'un des établissements pénitentiaires à la plus sinistre réputation en Russie.
Déjà incarcéré pour 9 ans dans des conditions éprouvantes, le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, a été condamné à 19 années de prison pour "extrémisme" à l'issue d'un procès à huis clos.
Le militant de 47 ans devra purger sa peine dans une colonie à "régime spécial", soit l'un des établissements pénitentiaires à la plus sinistre réputation en Russie, d'ordinaire destiné aux criminels les plus dangereux et aux condamnés à perpétuité.
A la lecture du verdict, Alexeï Navalny est apparu souriant et détendu, discutant avec son co-accusé Daniel Kholodny, un ancien responsable de sa chaîne YouTube, selon des journalistes de l'AFP sur place.
Les principaux pays occidentaux ont fermement condamné cette peine lourde. A l'issue d'un "procès truqué", "cette condamnation arbitraire est une réponse à son courage de critiquer le régime du Kremlin", a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel, sur X (ex-Twitter).
"L'UE condamne dans les termes les plus fermes (...) son arrestation, son procès et sa condamnation aux motivations politiques", a abondé le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, dans un communiqué.
Les Etats-Unis ont dénoncé un jugement basé "sur des accusations infondées", "conclusion injuste d'un procès injuste" et Londres a estimé qu'elle témoignait d'un "mépris" pour les droits humains.
L'Allemagne a dénoncé une "injustice flagrante" et la France un "acharnement judiciaire".
L'ONU a appelé à la "libération immédiate" de M. Navalny et l'UE a jugé "inacceptable" cette condamnation "arbitraire".
Après sa condamnation, Alexeï Navalny a appelé vendredi les Russes à continuer à "résister" au Kremlin. "On vous force à abandonner votre Russie sans combattre la bande de traîtres, de voleurs et de crapules qui ont pris le pouvoir. (Vladimir) Poutine ne doit pas atteindre son objectif. Ne perdez pas la volonté de résister", a écrit M. Navalny selon un message diffusé sur sa page Facebook par son équipe.