Biden limite les investissements américains dans les technologies en Chine

Le président américain Joe Biden explique comment "Bidenomics" aide l'énergie et la fabrication propres, à Arcosa Wind Towers à Belen, Nouveau-Mexique, le 9 août 2023.
Le président américain Joe Biden explique comment "Bidenomics" aide l'énergie et la fabrication propres, à Arcosa Wind Towers à Belen, Nouveau-Mexique, le 9 août 2023. Tous droits réservés JIM WATSON/AFP
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Par Euronews
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Le bras de fer continue entre les Etats-Unis et la Chine, après la signature par Joe Biden d’un décret réglementant les investissements américains dans les technologies en Chine.

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Le décret prévoit que les entreprises américaines ne pourront plus investir librement à l'étranger dans les technologies les plus avancées, comme l'intelligence artificielle (IA) ou l'ordinateur quantique, si cela concerne des "pays problématiques", notamment la Chine, a annoncé le département du Trésor.

Cette décision, au nom de la défense "de la sécurité nationale" américaine, répond à la crainte de l'administration Biden de voir la Chine profiter des investissements américains en terme de transfert de technologies mais aussi via de l'accompagnement dans la mise en place de lignes de production, des échanges de connaissances et d'accès aux marchés.

Mécontentement de la Chine

Pékin n'a pas tardé à réagir, adressant jeudi à Washington une protestation "solennelle" par la voie diplomatique. "La Chine est extrêmement mécontente et s'oppose fermement à l'insistance des Etats-Unis à introduire des restrictions sur les investissements en Chine", a déclaré un porte-parole du ministère des affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant que son pays est "très préoccupé par cette situation et se réserve le droit de prendre des mesures".

Dans un communiqué distinct, un porte-parole du ministère chinois du Commerce a en outre déclaré que le décret "s'écarte sérieusement des principes de l'économie de marché et de la concurrence loyale que les Etats-Unis ont toujours promus, et affecte les décisions normales des entreprises, nuit à l'ordre commercial international et perturbe gravement la sécurité des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales".

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Un homme regarde des expositions sur un stand de Beilian Computing lors du Congrès mondial des semi-conducteurs à Nanjing, dans la province orientale du Jiangsu, en Chine.STR/AFP or licensors

Mercredi, Joe Biden était au Nouveau-Mexique pour vanter sa politique industrielle, et assurer le service après-vente de ses deux grands plans d'investissements, dont le "CHIPS and Science Act", qui fête son premier anniversaire, et doit ramener sur le sol américain la fabrication des semi-conducteurs.

"Où est-il écrit que l'Amérique ne peut plus être première de nouveau dans l'industrie manufacturière? Parce que c'est exactement ce que nous allons faire", a promis le démocrate de 80 ans, qui brigue un second mandat à la Maison Blanche.

"Quand je pense climat, je pense emplois"

L'autre plan d'investissements de Joe Biden, l'"Inflation Reduction Act", est un projet pharaonique de transition énergétique promulgué le 16 août 2022. Avec à chaque fois, la même logique : faire couler à flots les subventions, multiplier les incitations fiscales afin d'encourager la production et le développement aux Etats-Unis, aussi bien des voitures électriques que des semi-conducteurs du futur.

Cette politique de souveraineté industrielle décomplexée bouscule les alliés traditionnels des Etats-Unis. Joe Biden a d'autres priorités : sur le plan national, il lui faut regagner, au moins un peu, le vote ouvrier capté par son prédécesseur Donald Trump. Sur le plan diplomatique, la priorité est de tenir tête à la Chine, à tous les niveaux : militaire, économique, technologique.

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Le président américain Joe Biden salue les participants après avoir expliqué comment "Bidenomics" aide l'énergie et la fabrication propres, au Nouveau-Mexique (9 août 2023).JIM WATSON/AFP

Au Nouveau-Mexique, Joe Biden a inauguré la construction d'une ligne de fabrication de tours éoliennes du groupe Arcosa, qui prend le relais d'un fabricant de vaisselle jetable et d'une usine de structures plastiques qui ont fait faillite. "Quand je pense climat, je pense emplois. Je ne pense pas à tous les dangers, (...) mais aux emplois (qui vont être créés, NDLR) pour remédier au problème", a déclaré le président.

Le président américain, après une étape mardi au Grand Canyon portant plutôt sur l'environnement, s'est consacré cette fois à l'emploi et l'économie, autres sujets incontournables dans la perspective de l'élection présidentielle de 2024.

"Le trimestre dernier, la construction d'usines a plus contribué au produit intérieur brut qu'à n'importe quel moment en 40 ans. Au lieu d'exporter des emplois américains, nous créons des emplois américains et nous exportons des produits américains", a encore souligné le démocrate.

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