La capitale hongroise accueille les Championnats du monde d'athlétisme à partir de samedi, dernière grande étape avant les Jeux olympiques de Paris 2024.
Érigé sur les bords brûlants du Danube dans la partie sud de la capitale hongroise, l'écrin blanc du centre national d'athlétisme, décoré de figures d'athlètes géantes verte et orange, attend sagement ses prestigieux locataires.
Pendant neuf jours, les meilleurs athlètes du monde vont arpenter la piste de ce stade de 35 000 places construit pour l'occasion, dont le tiers supérieur sera démonté après l'évènement. Mais tous auront dans un coin de la tête le Stade de France de Saint-Denis, hôte de l'athlétisme aux JO 2024 dans moins d'un an.
"La priorité c'est Paris" affirme par exemple à l'AFP le champion du monde en titre du décathlon Kevin Mayer, qui ne prendra "aucun risque". Symbole de l'importance de 2024, la star américaine Sydney McLaughlin-Levrone, attendue sur 400 m, a déclaré forfait pour Budapest à cause d'un "petit problème" à un genou, "afin d'être pleinement opérationnelle pour les JO de 2024".
"Doutes"
Pour les cadors présents en Hongrie l'occasion est belle de garnir son palmarès, marquer son territoire et de se rassurer avant les Jeux, en sprint par exemple où la saison 2023 n'a pas dessiné de hiérarchie claire.
Budapest présente également pour des athlètes moins cotés une opportunité de se rendre sélectionnable pour les JO. La période de réalisation des minima est ouverte et une performance aux Championnats du monde, plus grande compétition de l'année, sera fortement valorisée par le système de "ranking" (sorte de classement mondial), autre porte d'entrée pour l'Olympe.
Sans les Russes
La fête se tiendra une nouvelle fois sans les athlètes russes et biélorusses, privés de compétition depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022. Malgré les injonctions du Comité international olympique à leur réintégration au compte-goutte, Sebastian Coe, réélu président de World athletics pour quatre ans, campe sur sa position, ne laissant presque aucun espoir à leur participation aux JO dans un an, jugée "improbable".
Sebastian Coe avait par ailleurs défendu le choix pour cette compétition universelle de la Hongrie du Premier ministre ultra-conservateur Viktor Orban, dont le gouvernement a encore durci le ton dernièrement contre la communauté LGBT+. Ces dernières années, le pays de 9,7 millions d'habitants a interdit les études de genre, l'inscription du changement de sexe à l'état civil et l'adoption par les couples homosexuels.